journaldelarue

Publié le 17 avril 2007 par Raymond Viger

J’ai été estomaqué de ne voir que de petites voitures. Le prix de l’essence (plus de 2$ le litre) et le manque d’espace de stationnement ont facilement sensibilisé les Français que les grosses bagnoles n’ont pas leur place ici. Les gens stationnent sur le trottoir! Et pas question de perdre un pouce de stationnement: pare-choc à pare-choc. Lorsque les autorités veulent empêcher ces petites Renault et Fiat de se garer sur le trottoir, des poteaux ont été installés pour les en empêcher! C’est plein de poteau partout, ce qui laisse supposer que les Français veulent se stationner partout. Même les camions de livraison ont leur modèles réduits. J’en ai vu un que je qualifierais de Smart station wagon!

Il n’y a pas que les autos qui sont petites. Les rues aussi! Malgré que les voitures soient stationnées sur le trottoir, une roue demeure dans la rue. Lorsque vous devez passer entre 2 voitures stationnées, impossible de rencontrer une autre voiture en sens inverse. Il faut, à tout instant deviner qui va prendre la priorité de passer.

Les intersections sont serrées avec des rues qui ne sont pas larges. Je ne réussis pas à décrire les acrobaties que les conducteurs doivent faire pour tourner dans les rues, mais ça ne ressemble en rien à ce que nous connaissons au Québec. Et tout le monde chauffe vite, cherche à se faufiler. Parfois nous nous retrouvons à 3 véhicules sur une intersection où il en est prévu que 2. Cela aurait pu s’arranger si nous n’avions pas eu 4 motocyclettes qui viennent s’intercaler dans tout ce beau monde. En face de nous c’est sensiblement le même décompte. Nous sommes donc au total 14 véhicules qui vont devoir se frayer un chemin dans un espace prévu pour 4!!! La lumière est encore rouge. Je prends ma dernière respiration avant le feu vert. Ouf! Je n’ai rien vu. Je n’ai rien compris. Mais ils ont tous réussit à passer sans se toucher.

Je n’ai pas encore compris comment certaines rues sont agencées. 4 voies. La première et la troisième voies sont en direction nord, la deuxième et la quatrième sont en direction sud! De la première voie, si tu veux tourner à gauche, il faut premièrement éviter les véhicules en sens inverse de la deuxième voie tout en tentant de se trouver un espace dans la 3e voie. Ensuite il faut éviter les voitures de la 4e voie pour tourner sans hésiter dans la bonne rue, sans frapper les piétons qui la traversent et se trouver un espace avec les voitures qui sortent de cette rue et qui veulent tourner à gauche et à droite! J’ai eu l’occasion de chauffer aux USA dans des conditions de traffic denses et je n’ai eu aucun problème. Pour conduire à Paris, j’ai cependant un problème majeur. Je ne réussis pas à garder les yeux ouverts pendant toutes ces manoeuvres. Possiblement un réflexe de survie. J’ai réussit à me contenir et ne pas crier mon désarroi.

En ce qui concerne le nom des rues, même à pied, arrêté sur le coin de la rue, je les cherche et je ne réussis pas à les trouver. Imaginez au volant d’une voiture, les yeux fermés avec tout le monde qui se faufile autour de moi! Je fais le deuil de conduire à Paris. Ce n’est pas pour moi. Vraiment pas. Mais ça vaut la peine de chercher. Quand on trouve le nom de la rue, on peut aussi y lire la signification. Par exemple, pour la rue Georges-Washington, on peut y lire qu’on fait référence à un président des USA. La relation des Français avec l’histoire est très grande.

Toutes ces petites rues sont bordées de maison 7 étages toutes collées les unes sur les autres. Et pour les ruelles, oubliez-ça d’y aller en voiture. Un piéton de mon gabarit se frotte les épaules de chaque côté des murs.

J’ai eu le réflexe de me fermer régulièrement les yeux. Christine et son mari Denis, qui m’a gentiment fait visiter Paris, ont réussi à se faufiler partout sans rien n’accrocher. Félicitations! Vous êtes tous meilleurs conducteurs que moi. Et je ne veux même pas tenter de prouver le contraire.

Lorsque nous sortons de Paris, nous pénétrons dans le monde des carrefours giratoires. En exagérant à peine, je dirais qu’à tous les 1 000 pieds, nous nous retrouvons dans un rond-point. Il faut penser vite. Pas seulement pour s’y faufiler, mais pour y retrouver rapidement quelles sorties nous devons prendre. Nous sommes toujours à nous demander où nous nous dirigeons et par quel chemin nous allons passer! Un peu essoufflant de naviguer sur les routes françaises.

Les bandes pointillées se retrouvent en bordure des routes au lieu d’être au milieu comme au Québec. Non seulement les limites de vitesse sont beaucoup plus hautes que nous (130 km/hr), mais le jeu de dépassement est encore plus terrible. Quand arrive l’instant où les automobiles peuvent dépasser, les 2 directions peuvent le faire. Et quand une courbe arrive, de grosses flèches vous signalent que le côté visé doit retourner dans sa voie!

Quand tu entres dans une ville elle est annoncée. Cela est assez standard un peu partout à travers le monde. Mais quand tu quittes la ville, tu revoies une affiche avec le nom de la ville avec une grosse bande rouge en diagonale. La ville n’existe plus après notre passage.