La bourse de Madrid a dévissé de 5,41 % à 9 859,10 points dans un environnement marqué par la rumeur d'une future demande de prêt de l'Espagne au FMI à hauteur de 280 milliards d'euros, rumeur traitée comme étant 'folle' par le Premier Ministre espagnol Zapatero.
Citée le 22 avril dans Finance - L'Europe du Sud dans le collimateur comme étant la principale menace pour les principales bourses européennes, l'IBEX35 en passant sous 10 000 points se trouve en situation périlleuse.
Comme mercredi dernier au sujet de l'interdépendance bancaire et obligataire européenne, prenons un peu de recul pour revenir sur quelques fondamentaux.
Derrière cette crise des finances publiques qui tourne sur le marché des changes à un début de crise monétaire sur l'euro, se cache un fil conducteur entre la Grèce, le Portugal et l'Espagne alors que la lecture des données des finances publiques offre des différences comme le taux d'endettement de l'Espagne bien inférieur à celui de la Grèce. Les agences de notation Fitch et Moody's ont d'ailleurs aujourd'hui réaffirmé leurs notations "AAA" de l'Espagne avec une perspective stable à la différence de Standard & Poor's, en vain sur l'humeur des marchés.
Ces 3 pays ont chacun une balance courante (c'est à dire un solde du commerce extérieur des biens et services, des revenus et des transferts courants) très largement négative. La balance des paiements nécessite donc des apports de capitaux substantiels en contrepartie.
Le développement de ces pays s'est fondé sur un endettement privé (immobilier espagnol) ou public qui a compensé en partie cette faiblesse structurelle qui les rend particulièrement vulnérables à la base sur le terrain économique et non seulement sous le seul angle des comptes des États, lesquels ont néanmoins à gérer un tel déséquilibre de leur économie in fine directement ou indirectement (tableau ci-contre . Sources : FMI/ Deutsche Bank Research)
La Roumanie qui avait obtenu un prêt de 20 milliards $ du FMI est également dans ce cas comme la Hongrie(HUN) qui avait obtenu un prêt de même montant en octobre 2008. Ces pays touchés en premier lors de la crise financière de 2008-2009 car non protégés par la monnaie unique font place maintenant à ceux qui présentent les mêmes déséquilibres et faiblesses intrinsèques au sein même de l'union monétaire. Derrière transparaît le déséquilibre gigantesque de la zone euro entre les excédents courants allemands (historiquement premier exportateur mondial de biens récemment dépassé par la Chine) et les déficits courants de ces pays qui frappe l'euro.
Le CAC 40 chute de - 3,64 % à 3 689,29 points sous l'objectif du gap baissier du 1er mars à 3 710 points. Prochains objectifs à la baisse : 3 633 puis 3 550 points.
Après l'épine dans le pied des marchés actions américains vendredi concernant le secteur des semi-conducteurs qui dégringole ce jour de 5 % et le diamant vu hier sur le S&P500 en baisse de plus de 2,5 % vers 20H30, le principal facteur de risque (avec le retour du spread taux grecs/allemands dans sa zone de danger) se situe sur le marché obligataire espagnol où la probabilité d'assister à des dégagements a progressé sensiblement ces dernières heures.