J'hadère à 100 % à ce texte !
*****
Soutien à la résistance du peuple grec contre la dictature des créanciers !
par CADTM international, CADTM France, CADTM Belgique, CADTM Suisse
mardi 4 mai 2010
C’est une aubaine pour les marchés financiers et le capital !
La Grèce, restant dans la zone euro, ne pourra pas dévaluer sa monnaie, ni jouer sur les taux d’intérêt. La dette ne sera pas restructurée non plus, les institutions financières européennes en détiennent les 2/3. Ces mêmes banques continueront à emprunter auprès de la Banque Centrale européenne à un taux de 1% pour prêter aux Etats (moyennant rémunération). En contrepartie de ces mesures, les pays de la zone euro vont prêter un par un une aide de 100 à 135 milliards d’€ sur 3 ans à la Grèce à un taux de 5% (45 milliards cette année). Les Etats riches et les banques vont donc faire de l’argent sur le dos du peuple grec. Christine Lagarde, ministre français des finances, prévoit un bénéfice de 150 millions d’euros par an. Pratiquant ainsi, ils vont accroître la dette publique pour permettre à l’Etat grec de payer ses créanciers spéculateurs !
La crise greque est la démonstration grandeur nature de la triple dangerosité du FMI, de l’Union Européenne et des marchés financiers.
Le FMI, décrié à juste titre pour ses catastrophiques « plans d’ajustement structurels » refait surface dans la zone euro, après avoir sévi ces 2 dernières années dans plusieurs ex-pays de l’Est. Il utilise aujourd’hui les mêmes procédés qu’hier adaptés aux mêmes commanditaires : les marchés financiers et les transnationales. Aujourd’hui comme hier, c’est sa véritable nature de pompier pyromane qui est révélée en plein jour.
L’UE et sa commission ont également réaffirmé leurs paradigmes au service de la « concurrence libre et non faussée ». La Banque Centrale Européenne n’est pas au service des populations de l’Europe mais uniquement à celui des banques et des organismes financiers. Les marchés financers, après avoir provoqué et précipité la crise greque, via les agences de notation rémunérées par les grandes banques américaines, veulent tirer encore plus de profits de leurs stratégies spéculatives. Le gouvernement PASOK, l’Union Européenne et le FMI lui en servent l’occasion sur un plateau.
Derrière l’industrie financière, il y a les multinationales de l’industrie, du commerce et des services.
Si nous stigmatisons à juste titre les fonds spéculatifs, les agences de notation et l’industrie financière, nous ne perdons pas de vue que ce n’est que l’arbre qui cache la forêt ! Cette spéculation débridée qui étrangle les populations pauvres n’a été rendue possible que pour 2 raisons principales :
Cette orientation économique, portée par l’idéologie néolibérale, est la cause principale de la crise économique et financière que nous connaissons aujourd’hui.
Les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 30 ans, en Grèce comme dans les autres pays du Nord, portent aussi une lourde part de responsabilité dans l’augmentation des dettes publiques. Les politiques fiscales, menées en faveur des ménages les plus aisés et des grandes entreprises (impôt sur le revenu, le patrimoine et impôt sur les sociétés), ont considérablement diminué les recettes budgétaires et aggravé les déficits publics, obligeant les Etats à accroître leur endettement.
Les responsables de la crise sont épargnés et c’est le peuple à qui on présente l’addition.
Dans le plan d’austérité PASOK–UE-FMI imposé au peuple grec, il n’y a en effet que des mesurettes sans effet pour établir le début d’une justice fiscale et absolument rien pour lutter contre l’évasion fiscale des profits des grandes entreprises.
Les « solutions » du PASOK, de l’UE et du FMI précipitent la Grèce vers l’approfondissement de la crise. Une récession minimale de 4 points du PIB est déjà programmée pour 2010. Les petits artisans et commerçants, les petites entreprises vont connaître une longue suite de faillites et de fermetures d’activités. Le chômage va exploser et les couches populaires et les classes moyennes vont voir leur pouvoir d’achat tomber en chute libre. Les inégalités vont s’accroître et les droits humains fondamentaux (accès à l’énergie, à l’eau, à la santé, à l’éducation…) sont menacés pour la partie la plus pauvre de la population.
La colère du peuple grec est aussi la nôtre. Le CADTM soutient sans réserve les mobilisations contre le plan d’austérité.
Des solutions alternatives existent !
- Le remboursement de la dette publique de la Grèce doit être immédiatement suspendue et un audit public de celle-ci doit être mené pour décider de sa légitimité ou de son illégitimité.
De l’argent, en Grèce, il y en a, mais pas là où le plan d’austérité veut le prendre ! Au CADTM, nous sommes solidaires du peuple grec qui sera en grève générale mercredi 5 mai prochain. Partout, en Grèce comme dans les autres pays européens, la solidarité par la mobilisation doit s’amplifier. Aujourd’hui, c’est la Grèce mais chacun sait que demain ce sera le Portugal, l’Irlande ou l’Espagne. Après-demain, toute la zone euro peut basculer, y compris les pays les plus « riches » de celle-ci.
Nous nous félicitons des premières déclarations solidaires et du début des mobilisations de soutien devant les ambassades grecques. Il faut aller plus loin !
Le mouvement social européen dans son ensemble doit être aux côtés du peuple grec ! les populations européennes ont tout à y gagner !
Le CADTM, à son niveau y contribuera !