journaldelarue

Publié le 18 mai 2007 par Raymond Viger

Je pense pourtant que la nécessité d’objectivité est toujours là, mais ailleurs. Elle ne réside plus dans le fond, mais dans la forme; plus dans la neutralité des faits exposés mais dans le mandat de retranscrire les émotions de son interlocuteur.  On ne peut pas en effet prendre la liberté de coucher sur papier ce que l’on s’imagine des sentiments de l’interviewé. Aussi, l’interprétation du journaliste doit-elle se rapprocher le plus possible de la réalité, rendre compte d’un vécu, d’un drame, d’une expérience. Le journaliste doit faire fi de ce qu’il aurait ressenti à la place de l’interviewé pour n’être qu’une cloison perméable à travers laquelle passeraient les sentiments d’autrui avant de devenir perceptibles pour tous et accessibles à tous.

Je dirais donc que la mission du journaliste de Reflet de Société se rapproche de celle du poète: retranscrire le ressenti, l’impalpable… Mais contrairement au poète pour qui il s’agit de sa propre perception, pour le journaliste, il s’agit du témoignage d’autrui. C’est en ce sens que demeure le souci d’objectivité.