La semaine passée, vous avez pu lire la première partie de 'Tout sur vos fantasmes'. Ci-dessous, vous lirez encore plus sur vos fantasmes...
6 - Les fantasmes sont-ils culturels ?
Les enquêtes sur les fantasmes indiquent que nos fantasmes prennent les images de notre époque et de notre civilisation pour se former. Mais par delà cet habillage aucune étude n'a aujourd'hui porté sur ce qui motive les fantasmes. Les problématiques en jeu sont-elles communes à l'humanité ?
7 - Doit-on s'inquiéter de fantasmer pendant la relation sexuelle sur un autre partenaire que le sien ?
Il n'y a jamais lieu de s'inquiéter d'un fantasme. Mais l'incompréhension est souvent source de crainte. Le fantasme est la réalisation déformée d'un désir inconscient. Du fait de cette déformation il est souvent impossible au premier abord de saisir ce que veut dire le fantasme. De plus pour un même fantasme la signification peut être différente d'une personne à l'autre. Alors si vous rêvez d'être dans les bras d'un(e) autre au moment des ébats amoureux c'est sans doute que cela correspond à quelque chose pour vous, mais pas obligatoirement que votre désir est de vivre votre sexualité avec cette personne ! L'homme ou la femme avec qui vous êtes dans le réel est tout de même celui ou celle que vous avez choisi ! Si votre fantasme vous perturbe plus qu'il ne vous excite, rencontrez un thérapeute pour en parler.
8 - Certains fantasmes s'éloignent très fortement de ce que nous pensons être nos aspirations : les fantasmes de viol, de soumission, de violence... Pourquoi un tel décalage ?
Nous ne nous connaissons pas aussi bien que nous voudrions le croire. Freud, avec la découverte de la psychanalyse nous a permis d'entrevoir un monde que nous méconnaissons : notre inconscient, lieu psychique inconnu de la conscience. A travers nos fantasmes, nos désirs refoulés plus ou moins déformés s'expriment. Ils prennent leurs racines dans la complexité de notre vécu infantile et des processus qui ont conduit à la formation de notre personnalité. L'écart monumental qui peut exister entre nos désirs conscients et ceux qui se cachent derrière nos fantasmes n'a rien d'étonnant, car si ces désirs ont été refoulés c'est parce qu'ils sont incompatibles avec notre façon de nous concevoir. Si ces fantasmes apparaissent c'est que la barrière érigée pour qu'ils ne perturbent pas la vie consciente, n'est pas complètement hermétique mais malgré tout suffisante pour que nos désirs inconscients se cantonnent au monde de l'imaginaire.
9 - Quand un fantasme devient obsédant, qu'on y pense nuit et jour, comment s'en débarrasser ? En le mettant en scène ? En essayant de ne plus y penser ?<br>br> Dans ce cas, le problème n'est pas à prendre à la légère. S'il vous fait souffrir et perturbe votre vie, il faut savoir prendre les moyens d'explorer ce fantasme, de comprendre sa signification profonde.
Le réaliser permettra parfois de lui enlever de la force, mais la problématique en jeu ne sera pas pour autant résolue et risque de s‘investir dans une autre manifestation perturbatrice.
Alors consulter un psychothérateute-psychanalyste. Il devrait vous permettre d'accéder à ce que vous exprimer inconsciemment au travers de votre fantasme et à vous en libérer.
10 - Certains fantasmes plus que d'autres dérangent : fantasmes de pédophilie, scénarios sadiques, désirs de mutilations physiques, etc... Faut-il en avoir peur ?
Quand ses fantasmes s'éloignent fortement des normes en vigueur, l'individu y voit le signe d'une anomalie. Suis-je normal ? Ne vais-je pas passer à l'acte ? Il ne se comprend pas et se garde bien d'en parler de peur d'être rejeté. En fait, ces fantasmes hors normes ne différent pas dans leur constitution de fantasmes plus anodins. Ils expriment des désirs inconscients plus ou moins déformés par des processus défensifs. Il n'y a sans doute pas plus de risques de passer à l'acte que pour d'autres fantasmes. Mais la situation est plus dangereuse. La consultation d'un professionnel est donc nécessaire. Avec son aide, l'individu pourra accéder à la signification profonde de ses fantasmes. C'est-à-dire les relier à son histoire, à ses conflits psychiques.