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Publié le 13 juin 2007 par Raymond Viger

Liberté, égalité, fraternité ?

En France, la répression envers les jeunes marginalisés est érigée en système. J’ai eu l’impression de me trouver dans un pays africain sous une dictature. Des jeunes me soulignent qu’ils sont régulièrement l’objet d’abus de pouvoir exercés par des policiers.

Ceux-ci, sans aucune raison, se permettent d’interpeller des jeunes. Cela veut dire de se retrouver les mains au mur, les jambes écartées tels de véritables criminels. Fouilles, claques en arrière de la tête, et discours provocateurs de policiers qui tentent de faire monter la pression.
Provenant de jeunes marginaux, on pourrait penser que ces témoignages ne sont pas crédibles. On pourrait se dire qu’ils l’ont cherché, qu’ils ont sûrement dû faire quelque chose de répréhensible. Des intervenants me confirment pourtant que le scénario est réel et constant. Deux d’entre eux se sont même fait battre par la police et emprisonner. Vous me direz qu’eux aussi ont dû le chercher. Après tout, un intervenant auprès des jeunes, un adulte qui prend la défense de jeunes marginaux, c’est sûrement un fouteur de trouble!

Observer pour protéger

Des parents me racontent que lorsqu’ils voient un jeune se faire interpeller, ils s’arrêtent toujours pour observer la scène. Pourquoi? Parce que les policiers français sont moins brusques avec les jeunes devant un témoin. Pour que les parents en soient rendu là, il y a sûrement matière à réflexion. Il existe une tension énorme entre les jeunes marginalisés et les institutions policières. Ces jeunes se retrouvent d’ailleurs en très grande partie dans les cités.

En France, un policier ne va pas dans une cité pour le simple plaisir. Ce sont des équipes spécialisées de CRS qui y vont. En Amérique du Nord, on les appelle les S.W.A.T. Il ne s’agit pas de policiers communautaires chargés de rétablir la communication avec les jeunes. Les cités sont isolées du reste du quartier. Un seul autobus s’y rend. Quand vous êtes dans cet autobus, tout le monde sait que vous êtes un jeune de la cité.

Les intervenants français rêvent de la liberté que nous avons au Québec. Plusieurs veulent venir y travailler ou encore effectuer des stages. À la suite de mon séjour en France, je suis demeuré songeur. Mes implications me rappelaient à Montréal, mais je me voyais déjà travailler avec les jeunes des cités. Les aider à prendre leur place, à reconstruire une nouvelle société.

Ce souhait risque d’être d’autant plus difficile à réaliser après l’élection de Nicolas Sarkozy, un conservateur davantage porté sur la répression.

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