journaldelarue

Publié le 13 juin 2007 par Raymond Viger

Jean-Pierre Bellemare
Juin 2007

Premier texte d’une série de 2

La majorité des prisonniers devront déménager de prison au moins une fois durant leur période d’incarcération. Les pénitenciers fédéraux sont classés en trois catégories: maximum, médium, minimum (voir encadré).

Plusieurs raisons peuvent expliquer un déménagement d’une prison à une autre. La durée de détention, le genre de crime, la violence utilisée, etc. Les fonctionnaires responsables d’évaluer les risques potentiels que représente un nouveau condamné établissent une cote de sécurité qui détermine le pénitencier qui lui convienne le mieux. Cette évaluation sécuritaire est ajustée selon les changements de comportements bons ou mauvais.

La peine du prisonnier en état de crise débute dans une prison à sécurité maximum. Les risques d’évasion ou de dépression nécessitent un encadrement très serré. Le prisonnier doit absorber le choc. Il sera mis en observation intensive à titre préventif. Évaluer adéquatement le degré de dangerosité qu’un détenu peut représenter est la priorité des établissements de détention.

Un nouveau condamné qui procède à une remise en question, coincé entre quatre murs, sans issu, est amené à avoir des pensées moroses et parfois destructrices. Il se détache de sa réalité avec les moyens du bord: drogue, alcool et il fuit dans un monde imaginaire. Avec les années, vient la maturité, la sagesse et la résilience.

Tant qu’il ne lâchera pas prise, le détenu n’arrivera pas à passer à travers. Il se rebellera et sera ainsi son pire ennemi. Le ou les gestes qui l’ont conduit en prison doivent être justifiés, assumés, ou, du moins, être compris par ce dernier pour qu’on puisse anticiper un début de réhabilitation.

Réinsertion graduelle

Le système correctionnel doit faire en sorte que l’individu qui sera éventuellement libéré soit bien préparé pour faire face à la difficulté de vivre en société. La déclassification sécuritaire a pour but de mener progressivement le détenu à augmenter son endurance aux irritants, c’est-à-dire être capable d’être confronté à la société. Le détenu va rendre des comptes sans utiliser le crime, la violence ou toutes autres formes d’intimidation.

L’adaptation nécessaire pour une réinsertion sociale nécessite d’énormes efforts. La prison développe des façons de faire inacceptables pour la société en général. Plus longtemps vous trempez dans cette jungle, plus dure sera la décontamination.

Pour le second texte, je traiterai des difficultés vécues lors d’un transfert. Merci à ceux qui envoient leurs commentaires à Reflet de Société. J’en retire une grande fierté.

Types de pénitenciers

Sécurité minimale

Les détenus qui représentent un faible risque pour la sécurité de la collectivité y sont réunis. Des restrictions minimales sur la liberté et les privilèges leurs sont imposées.

Sécurité moyenne