La finale de la Coupe de soccer AeroSur de Bolivie s’est disputée, le 4 février dernier, à La Paz. The Strongest affrontait l’équipe de Santa Cruz, l’Oriente Petroleo. Venant des vallées chaudes et humides de l’est du pays, vivant près du niveau de la mer, les joueurs de Santa Cruz gelaient et haletaient à La Paz, une ville située à 3 600 mètres. Leurs corps ne s’étaient pas encore acclimatés au jeu en altitude !
Les statistiques des 40 dernières années démontrent cependant que les équipes évoluant au niveau de la mer gagnent plus souvent leurs matchs en altitude si elles jouent dans les trois jours suivant leur arrivée. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’Oriente Petroleo n’arrive que deux ou trois heures avant ses matchs à La Paz. Malgré ces efforts – et par un froid de canard et une pluie intermittente – The Strongest a dominé le match et gagné la coupe 2-0.
Le directeur technique de l’Oriente Petroleo, Néstor Clausen, confirme que ses joueurs n’aiment pas jouer à La Paz. Ils sont moins résistants et doivent fournir plus d’énergie pour respirer et courir. Une étude de l’Institut bolivien de la biologie de l’altitude de La Paz et de l’Université Cornell de New York appuie ses dires. Ces joueurs souffrent : ils perdent jusqu’à 12 % de leur capacité aérobique maximale, le VO2 max, en jouant à La Paz. Au contraire, les joueurs de La Paz n’en gagnent que 6 % en jouant à Santa Cruz.
Et si la finale avait eu lieu à Santa Cruz, est-ce que les joueurs de La Paz auraient été pénalisés ? Autrement. L’humidité et la chaleur les font suffoquer, transpirer, boire plus et leurs pieds enflent. Et pour les joueurs de soccer, les pieds, c’est vital. Leurs souliers deviennent inconfortables et » les joueurs ne bottent pas aussi bien » selon le directeur technique du Strongest, Eduardo Villegas.