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Publié le 13 août 2007 par Raymond Viger

Pour le sociologue Jean Carette, le vieillissement de la population est une bonne nouvelle. Les baby-boomers qui deviendront les aînés de demain ont une chance incroyable: bénéficier d’un capital de santé et des revenus assurés. Ils auront pour eux le temps et l’expérience.

Ce sont leurs exploits et l’émergence d’une force mature qui ont gravé leurs rides. Ils possèdent un bagage d’expériences et la sagesse. Ils devraient être considérés comme un apport précieux plutôt qu’une calamité. Pourquoi donc une majorité de personnes croit que le vieillissement de la population amènera des lendemains difficiles, des coûts incommensurables pour la société et la maltraitance des personnes âgées?

Vieillissement et vieillesse sont 2 notions souvent confondues. Le vieillissement se reconnaît à des signes objectivement observables — notamment sur le corps —, mais il est plus difficile d’identifier la vieillesse. Si le vieillissement humain est un processus normal composé de déclins, il est aussi ponctué de nombreux développements.

La sagesse, pas la vieillesse

Il faut voir au-delà des signes physiques, car la vieillesse est avant tout est un état d’esprit: la sagesse. En transmettant les secrets qui ont permis aux aînés de contourner les pièges du découragement, de la solitude et de l’échec, on parvient à faire reculer la vieillesse.

Il semble difficile pour un jeune de regarder avec lucidité le vieillissement d’une personne âgée, puisque rien ne lui permet d’être complètement conscient de cette possible étape de sa vie. Pour comprendre ce phénomène, il faut acquérir des connaissances en créant un pont entre les générations.

Travailler ensemble pour faire une différence et avoir la volonté de négocier le virage gris, c’est faire en sorte de vivre pleinement chacune des phases de la vie, en comptant sur la santé, la sagesse et la sérénité. N’est-ce pas là une aspiration que nous devrions tous partager?

La société doit comprendre qu’il est primordial de bien négocier le virage gris. Progressivement, il s’impose et permet à la population vieillissante de constituer une force vitale. Vieillir n’est pas une maladie. Avec les progrès de la médecine, c’est non seulement la vieillesse qui change, mais aussi le regard porté sur elle qui doit changer.