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Publié le 13 août 2007 par Raymond Viger

Jean-Pierre Bellemare, Prison de Cowansville. Volume 15 no 6, août 2007.
Dernier texte d’une série de 2

Les transferts de prison ne s’effectuent pas que dans une seule direction. Vous pouvez être transféré dans un établissement à sécurité moindre si vous devenez plus « gentil ». Vous pouvez aussi être déplacé vers une prison à haute sécurité lorsque vous êtes pris en train de tuer, de battre ou d’avoir un comportement dangereux. Cela a pour conséquence de prolonger votre période de détention. Lorsque vous présenterez une demande de libération, les décideurs seront aussi beaucoup plus frileux à l’idée de vous libérer.

D’un côté, il y a ceux qui demandent un transfert de leur plein gré en raison de leur bon comportement pour se rapprocher de leur famille, pour participer à un programme de réinsertion ou pour poursuivre des études. De l’autre, on retrouve ceux qui sont récompensés à titre de collaborateurs (les délateurs) ou encore d’autres qui, craignant les représailles de leurs codétenus, demandent à être protégés (pédophiles, voleurs de cellule et ceux qui sont incapables de payer leurs achats de drogue…).

Stress et angoisse

Tout prisonnier transféré subit un stress considérable, ce qui peut conduire à la dépression, à la surdose, voire jusqu’au suicide. Surtout lorsque le transfert se fait contre son gré. Situation qui peut être perçue comme un enlèvement avec séquestration suivi d’une longue période d’isolement.

Le dépaysement est total. Vous n’avez pas vos propres vêtements ni accès à vos ressources, aussi restreintes soient-elles. Vous êtes menottés aux mains et aux pieds. On vous trimbale dans des conditions semblables aux animaux destinés à l’abattoir dans une cage métallique.

Le transfert est une grande source d’anxiété et d’angoisse. Généralement, vous ne choisissez ni l’endroit ni vos nouveaux voisins. Votre arrivée est menaçante, dérangeante. Vous serez probablement mis dans une cellule double avec un pur inconnu. La cellule, de la taille d’un placard muni d’une toilette et d’un lavabo, est beaucoup trop petite pour deux prisonniers.

Votre « stature » physique ou criminelle peut alors aider. Un homme de 6 pieds et 4 pouces sera très bien accueilli. Le fils d’un chef de gang aussi. Mais ce sont des exceptions à la règle. Pour le père de famille condamné pour crime passionnel ou le jeune drogué condamné pour vol de dépanneur, l’histoire est loin d’être drôle.


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