Aaaaaaah le café...
Pour commencer sa journée, pour la finir, pour la casser en deux, pour se relancer pour se faire aller, rien de mieux qu'un bon café.
Besoin d'un petit break du va-et-vient du quotidien? 5 minutes dans un line-up rendu agréable par le parfum de Juan Valdez au bout duquel vous pourrez commander ce qui rechargera vos batteries. Chaud et vaporeux expresso ou vanillé cappuccino, kick back & relax ton café te malaxe.
C'est à tout ça que pensait Carolina Terrapene la tortue en nageant dans les eaux froides de l'Océan Pacifique. Ses explorations sur la terre ferme lui avait indiqué que chez les Hommes, le café semblait toujours accrocher un sourire, détendre, amuser, plaire. Carolina la tortue n'y était pas insensible. Elle qui avairt choisi de passer sa vie dans l'ocean Pacifique d'abord parce que le mot "Pacifique" était un dérivé de "paix" et que c'était le seul abreuvoir auquel elle souhaitait s'abreuver.
Toutefois, depuis peu, elle trichait. Elle avait choisi de déborder vers l'Atlantique. Un goût de changement, une envie de se donner un nouveau cap, une nouvelle direction, un élan. Ce qu'un café semblait pouvoir faire pour un Homme en somme.
Dans ses errances terrestres, elle avait aussi noté la grande et saine énergie que semblait avoir induit un jeune homme au teint couleur café au peuple de la terre. Ce qu'elle avait cru comprendre c'est que cet homme, qui attirait les foules et que l'on écoutait avec admiration, était le président de la terre. Ou du moins le président du bout de terre qu'elle visitait de temps à autres.
À nouveau le café semblait être à la source d'une importante inspiration. Et, comme toutes les tortues cherchant leur couloir du bonheur, Carolina n'était pas en reste dans sa recherche d'un univers plus inspiré.
Carolina aurait donné cher pour ne serais-ce que goûter un peu à ce que l'on appelle le café. N'importe lequel.
Un Blue Mountain de Jamaïque, un Moka-Java, un Bourbon Pointu de l'île de la Réunion, un Harrar d'Éthiopie, un Kopi Luwak d'Indonésie, un mélange Colombien, un Tarrazu du Costa Rica, un Peaberry de Tanzanie, un Kona d'Hawaii, un Maragogype du Brésil, un Huehuetenango du Guatemala, un expresso, un capuccinno, un décaf, un instantané, un simple café noir n'importe quoi.
Et soudain, en passant par le couloir du Golfe du Mexique, comme par enchantement, son rêve s'est réalisé. Souvent elle avait souhaité quelque chose et comme par magie cette chose avait apparue devant elle. Envie de plante aquatique marine? et voilà qu'en appraissait une! Envie de pissenlits sur terre? Et hop en voilà tout plein! Carolina s'était demandé si elle n'avait pas un sens plus développé que la moyenne des oursins.
Là elle pensait café et tout à coup, le golfe semblait lui envoyer son souhait, une large nappe noire. Un titanesque café noir qui planait en sa direction.
Carolina n'a pas hésité et a foncé tête première et gueule grande ouverte en ayant une pensée pour son ami Galapagos qui lui disait toujours qu'elle était un peu naive.
Ce fût sa toute dernière pensée.
On l'a retrouvée enrobée de pétrole le long de la gêve dans le bout du Mississippi.
Son initiative s'était pétrolifiée.