Didier Robert, en échappant au naufrage de l'UMP aux régionales, et en prenant une des deux seules régions françaises (avec la Guyane) à la gauche, est décidément devenu un symbole. On note au passage que les régions françaises sont 22 pour les médias métropolitains, mais se retrouvent à leur nombre normal, 26, quand l'UMP y trouve son intérêt.
Notre jeune loup à la carrière fulgurante et au sourire si doux, après avoir eu les honneurs d'autres canards d'envergure nationale, se voit honoré d'un long portrait louangeur dans "Valeurs actuelles", le périodique qui défend les vraies valeurs de la droite. A côté, le Figaro fait figure de brûlot gauchiste, et le Jir des années 50 de pâle copie de Témoignages. On vous cite juste un extrait, histoire de vous mettre l'eau à la bouche : « Mon engagement a toujours été à droite », constate Didier Robert. Par attachement à la France, à la République dont La Réunion, pour lui, fait évidemment partie. « Quoi qu’on en pense, cette élection ne s’est pas jouée sur l’âge mais sur les projets, dit-il. Quand il parle de La Réunion, Vergès dit : “notre pays”. Moi, je dis que La Réunion est une grande région française de l’océan Indien, avec ses spécificités. Vergès était pour le créole à l’école. Moi, je préfère que les jeunes Réunionnais apprennent bien le français. Et même l’anglais dès l’école maternelle, comme c’est le cas au Tampon! Je suis sur une ligne d’intégration à la métropole et d’insertion dans le monde. » C’était la ligne de Michel Debré,qui fut député de La Réunion de 1963 à 1988, et dont Didier Robert rappelle volontiers les réalisations : "Le développement des écoles, la cantine gratuite pour les enfants,les hôpitaux, tout le réseau routier… "
Dès son élection, Didier Robert a entamé la révision de projets lancés par Vergès : la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise et le tram-train. La Maison des civilisations ? Un musée censé retracer l’histoire de l’île. « Mais on n’enferme pas entre quatre murs ce que nous avons de plus précieux : la culture », estime Didier Robert, qui a décidé l’abandon de ce projet. Les fonds seront affectés à la réhabilitation de sites historiques, comme le lazaret de La Possession ou l’usine de canne à sucre de Grand-Bois, ainsi qu’à la promotion des acteurs culturels de l’île.
Le tram-train ? « Un investissement démesuré (1,3 milliard d’euros pour 41kilomètres de voies ferrées!) qui risque de geler les finances régionales pendant plusieurs décennies. » Didier Robert préfère mettre en place un réseau de 2000 bus supplémentaires desservant les vingt-quatre communes de l’île pour un coût deux fois moindre."
Dans ce portrait flatteur, le nom de Debré revient plusieurs fois. Celui de Vergès aussi. Incontestablement des valeurs actuelles...
b[François GILLET]b