Posté par lediazec le 4 mai 2010
Quand on parle de bilan, je suis très, très généreux. Mise en redressement judiciaire ou faillite seraient des termes plus appropriés. L'Europe c'est l'antichambre des Etats-Unis, une sorte de magasin dans lequel les states viennent saisir le matos dont ils ont besoin pour finir leur chantier planétaire. L'Europe c'est la cour de récréation des banksters !
Depuis qu'elle s'est constituée sous la forme bancale d'une institution à deux vitesse - d'un côté les riches, de l'autre les pouilleux - on sentait bien que cela ne laissait rien présager de bon. Tout le monde a participé à l'orgie, selon l'humeur du moment ou la lucidité de chacun. Des esprits lucides, ça existe, mais hélas ils jouent le rôle de voix dans le désert ou celui, moins sympathique, d'affreux totalitaires. Les crises grecques et islandaises n'étant que la partie visible d'un immense merdier, le citoyen lambda n'a qu'un mot à la bouche : on nous roule dans la farine.
Aussi prosaïque qu'elle puisse paraître, la formule sonne vraie aux oreilles de ceux qui la subissent quotidiennement. Elle est tellement démocratique cette Europe, telle qu'elle se révèle, que quand un pays candidat envoie ses citoyens voter pour l'intégrer, si ces citoyens se mettent à ergoter et à refuser leur entrée dans ce qu'ils pensent être un traquenard, on les oblige, en bons moutons, à reprendre le chemin de l'urne une férule à la main. Pour mieux manipuler la base rétive, on achète s'il le faut la classe politique locale. L'argent comme vecteur, toujours ! Pour enrober le tout on invoque l'hégémonie américaine et autres astuces, histoire de faire vibrer une sorte de fibre patriotico-européenne.
Ouste ! les coquins, les voleurs, les arnaqueurs et autres maquignons, cette Europe est un robinet ouvert alors que l'eau est coupée. Elle n'a pas acquittée la facture. Cette Europe fait du travail au noir. Elle s'est prostituée au nom d'un mirage ! Elle n'a rien à voir avec la liberté, l'égalité et la fraternité. Elle est faite pour les uns, pas pour le reste. Elle est le DRH de l'usine à licencier. Elle délocalise l'espoir là où l'espoir est encore plus mince. Elle débauche à tour de bras en suivant l'ordre intimé par son maquereau habillé et cravaté chez Smalto ! Elle en est la maîtresse négligée. Celle qui crie, trépigne, menace et se soumet à la volonté de l'argent roi, expliquant ensuite qu'il lui est impossible de résister à la puissance du maître. Cette Europe est une salope !
Sait-elle seulement les drames qu'elle génère et le ridicule dont elle se couvre devant sa soumission ? Sait-elle le travail ignoble qu'elle fait en faveur de tous les gangsters de la planète financière, prenant au passages des millions d'hommes, de femmes et d'enfants en otage de la folie furieuse d'un capitalisme non humain ? Croit-elle, cette Europe, que nous soyons dupes ? Quand la classe politique - le bel alibi que voilà !- parle de comportement voyou ce n'est pas aux banksters qu'elle pense, mais à son image dans les sondages, à sa future réélection. N'est-elle pas prisonnière de ceux qu'elle fustige et qui ont favorisé leur accession au pouvoir ? Qui finance leur petite campagne de roulade dans la farine ?…
L'Europe politique est cette putain protéiforme avec laquelle tout est conforme. Elle est l'imaginaire sans imagination. Elle est le rêve et sa castration. Un bras d'horizon sans illusion. Elle est le microbe de sa corruption. Le musée des lettres mortes et des circonvolutions.
Une voix pour dire sa sécession ? Des voix pour allumer des passions ?
Il y a-t-il des tambours pour l'illusion ?…