Rudolf Brazda est né en 1913 près de Leipzig de parents tchèques émigrés en Allemagne.
Il sera le matricule 7952 au camp de concentration de Buchenwald.
Il sera condamné deux fois par le régime nazi en raison de son homosexualité, puis déporté.
Il a passé 32 mois à Buchenwald, jusqu'à sa libération en avril 1945.
Son témoignage avait alors été authentifié par l'organisation gay allemande qui estime qu'il n'est peut-être pas le seul survivant.
Il avait alors déclaré souriant et en forme pour ses 95 ans, "Avant, nous devions nous cacher en permanence, on nous considérait comme des anormaux. Mais Dieu merci, aujourd'hui on est libres. La démocratie, y'a rien de mieux".
En conclusion de son séjour à Berlin, Rudolf Brazda, que sa famille appelle "Oncle Rudi", avait pris part le 28 juin 2008, à la Gay Pride, où il a défilé sur le char d'une association homosexuelle.
Pour cet ouvrage, "Rudolf Brazda. Itinéraire d'un Triangle rose" aux éditions Florent Massot, l'auteur, Jean-Luc Schwab, s'est entretenu pendant plusieurs centaines d'heures avec l'ancien déporté et a recoupé son récit avec des documents d'époque, d'autres témoignages et des recherches dans les archives allemandes, tchèques et françaises.
Il explique "Ce travail de reconstitution a été passionnant mais j'ai bien conscience qu'il ne peut se prétendre exhaustif (...). J'ai privilégié le doute de l'historien aux affirmations qui ne pouvaient être vérifiées".
Contraint à Buchenwald de porter le "Triangle rose", Rudolf Brazda est soumis au travail forcé et aux sévices des gardiens du camp.
Il survit grâce à la "chance" qui selon lui ne l'a jamais quitté.
Après la libération du camp, il s'installe en Alsace avec un compagnon qui partagera sa vie pendant plus de 50 ans. Il raconte aussi cet "après" beaucoup plus heureux.
Selon les estimations, entre 5 000 et 15 000 homosexuels ont été déportés dans les camps de concentration, où la grande majorité d'entre eux sont morts.
De nombreux déportés homosexuels ont été soumis à de monstrueuses expérimentations médicales comme des injections hormonales, des lobotomies ou des castrations.
Seigneur, fais que cela ne revienne jamais.