Viens faire un tour du coté de chez Suzy

Publié le 03 mai 2010 par Katrin

Paris la nuit hante Brassai.

« La nuit suggère, elle ne montre pas.

Elle libère des forces en nous qui, le jour, sont dominées par la raison. »


 

Il aime les visages qui racontent une histoire, les petits métiers, les bordels, les réverbères, les lueurs des pavés, la lumière la nuit.

Il a par dessus tout le goût du récit et cette volonté de « reconstituer le réel ». Ne pas tomber dans le sensationnel, mais « transformer l'accidentel en immuable .


"L'éclairage est pour le photographe ce qu'est le style pour l'écrivain."


Il sera l'ami des surréalistes et collaborera à la revue Minotaure. 

« Ils considéraient mes photos comme surréalistes, car elles révélaient un Paris fantomatique, irréel, noyé dans la nuit et le brouillard. Or le surréalisme de mes images ne fut autre que le réel rendu fantastique par la vision. Je ne cherchais qu'à exprimer la réalité, car rien n'est plus surréel. »



Pour la série consacrée à « Chez Suzy », bordel parisien, Brassaï demande à son assistant Kiss de « jouer » le client. Tout est mis en scène, cadré, éclairé. Dans le laboratoire qu'il a fait installer avec un agrandisseur dans sa chambre d'hôtel, il s'occupe seul du tirage de ses négatifs.



 « Pour devenir image définitive, la photographie, cette transcription en noir et blanc et en deux dimensions du monde, doit respecter l'équilibre entre la chose vivante et la forme, car ce que j'ambitionne, c'est de faire quelque chose de naïf et de saisissant avec le banal et le convenu. »



Photos: Chez Suzie: Images de la prostitution parisienne dans les années 30 - Brassai