Après études des workflows je suis en train de passer à l'étalonnage de flux DPX / Raw (comme par exemple pour les Cameras Red ou Arriflex Alexa).
Je quitte le monde du bruit numérique, le monde de la vidéo, pour me plonger avec délice, désir, volupté dans le monde du silence numérique, celui du Digital Intermediate celui du Raw (et du DPX en «Log C»), car ici toute est matière, densité, nuances, courbes. Plénitude.
En fait étalonner de la vidéo est une hérésie, un non sens. On étalonne une matière figée, une matière morte, et plus la prise de vue est de mauvaise qualité, plus cette matière est fragile, et s'effrite à l'étalonnage. On n’étalonne pas de la vidéo, on colmate, on répare, on améliore souvent, on créé parfois ( quand même !)
Dans le monde du Raw, l'étalonnage est à la fois une nécessité technique et une contribution créative au film. Car dans ce monde, l’image est latente, en attente. Une naissance certainement.
Dans ce monde, on façonne la lumière dans une matière souple, pleine. Un monde où l’on révèle, où l’on extrait la lumière. Dans ce monde, l'étalonnage fait sens car il est l’interprète entre la matière et la vison du Réalisateur et du Directeur de la Photographie. Car pas d’illusion, quand bien même si le Raw offre une souplesse inégalée, le rôle du Directeur de la Photographie reste essentiel, primordial, incontournable par son savoir faire de capteur de matière lumineuse.
Eloge du Raw, où la prise de vue capture la réalité et l'étalonnage la met en lumière.