Touché, couché

Jamais Bleu, Touché, couché… Comment ai-je pu passer à côté de ce superbe single pendant tant d’années ? Il est vrai que Jamais Bleu n’a pas vraiment marqué les esprits, Touché, couché est en fait leur seule et unique production (sorti uniquement en maxi à en croire Discogs). C’est, paradoxalement, grâce à quelques pseudo-blogueurs, bercés par la tranche en clair de début de soirée sur Canal Plus, que j’ai pu découvrir ce titre. Et oui, si ces jeunes malins n’avaient pas exhumé Jamais Bleu de leur compil années 80 pour rire à gorge déployée des coupes de cheveux et des vestes arborées par le groupe sur la pochette je n’aurais peut-être jamais pris cette bombe en pleine face. Un titre funk-new wave explosif dont l’originalité tient en grande partie à ce côté copier/coller dégagé par l’alternance subtile couplet/refrain. Rajoutez à cela une bassline énorme n’étant pas sans rappeler Love Like Blood de Killing Joke et vous obtenez mon coup de cœur de ces dernières semaines.

Et Jamais Bleu dans tout ça me direz-vous ? Probablement déçus par l’accueil que le public réserva à ce single, ils décidèrent d’arrêter l’aventure et devinrent des musiciens de studios renommés. Yann Cortella, batteur, a joué avec Gérard Manset, Brigitte Fontaine et Indochine. Son frère Sébastien, que vous pouvez voir ci-contre domptant fièrement son DX-7, a lui aussi joué pour Brigitte Fontaine, Thiéfaine et surtout Jacques Higelin. Il a aussi collaboré à la bande originale du navet Le Cinquième Élément. Tout ça, me direz-vous, représente une sacrée équipe de bras cassés ; vous n’avez pas tort mais je suis quand même bien content que l’aventure continue pour ces sympathiques musiciens.