(Par Véronique Anger-de Friberg. Billet d’humeur du 22/11/09)
Rappel des faits : jeudi 19 novembre 2009, la BBC annonce qu’un hacker a piraté le serveur courriels du CRU (Climate Research Unit) l'un des centres d’études climatiques de référence du GIEC. L’information est confirmée dans la foulée par Phil Jones qui dirige le CRU. Le pirate a aussitôt livré son butin, à la vue de tous, sur internet. Parmi les 1.073 mels reproduits par de nombreux sites et blogs, certaines révélations sont fracassantes : des personnalités influentes auraient supprimé des preuves, maquillé des résultats (données de température mais pas seulement), bref, manipuler de l’information scientifique dans le but d’étayer la thèse du réchauffement climatique.
L’ombre du financier-philanthrope Soros
George Soros, financier à la fortune aussi fulgurante que controversée, connu pour son ultra libéralisme et ses paris sur les devises -son attaque contre la livre sterling en 1990 a fait trembler les Britanniques- figure au nombre de ces personnalités influentes. On découvre, dans un courriel daté du 16 novembre dernier qu’il distribuerait ses ordres à ses troupes, tel un général. Le CRU, dans son communiqué confirmant l’authenticité* des courriels « piratés », indique curieusement que George Soros n’est aucunement impliqué dans le financement de ses recherches. Que peut-on alors déduire de ce courriel s’il est vraiment authentique ? Doit-on comprendre que des financiers seraient impliqués dans un financement « occulte » ? Sinon pourquoi le CRU se fendrait-il d’une justification que personne ne lui demande ? A la lecture de cet étrange tableur* Excel disponible sur le Net, c’est la question qui s’impose. L’enquête suit son cours…
A qui profite le crime ?
A qui profite le crime ? A qui profite l’écolomania ? A qui profite la religion du IIIème millénaire ? J’aborde ces questions dans mon livre « La dernière Croisade. Des Ecolos… aux Ecolomaniaques ! »(1) qui, par un heureux hasard, sort en librairie mardi 24 novembre, en plein « Climategate », pour reprendre le mot de la BBC, et à quelques jours de l’ouverture du Sommet de Copenhague(2).
Avec ce scandale, le monde entier va-til comprendre que ceux qui ont eu l’idée géniale du « réchauffement global » se fichent pas mal de l’écologie, de notre bien-être et de celui des « générations futures » ? Qu’ils ne servent qu’une seule cause, la leur, leur intérêt personnel (financier, pouvoir, notoriété, ambitions de carrière,…) ?
Surfent hardiment sur cette vague, les scientifiques qui se livrent une lutte acharnée pour obtenir les meilleurs budgets de recherche. De même que les entreprises, qui mettent les « écolabels » à toutes les sauces. En effet, le marché du « vert » est colossal, mais il ne doit pas pour autant ruiner les profiteurs des énergies fossiles (pétroliers, filière automobile,…) qui commencent à investir dans les énergies renouvelables, notamment la pile à combustible, pour un jour exploiter ce bon filon… mais pas trop tôt. Seulement quand les réserves de pétrole seront épuisées !
Sans surprise, les politiques eux aussi se sont engouffrés dans la brèche. Les gouvernements utilisent l’épouvantail du réchauffement comme une arme de contrôle et de « manipulation massive » (diviser pour mieux régner…). Ils profitent également de la peur collective pour créer une nouvelle taxe… pour la bonne cause, bien sûr. Par exemple, cette taxe carbone à laquelle n’échapperont même pas les plus pauvres.
Réalité ou tartufferie, la croisade menée par les « climat-alarmistes », relayée à grands renforts de médias, camoufle les vrais problèmes écologiques (impacts de la pollution à moyen et long terme, accès à l’eau potable, développement des énergies alternatives, pauvreté, famines, maladies,…) dont on pourrait pourtant venir à bout si une vraie volonté politique existait.
Pourquoi maintenant ?
Une question importante demeure pour l’instant sans réponse : pourquoi un hacker s’attaque-t-il au CRU à la veille du Sommet de Copenhague ? Le hacker est-il manipulé et, si oui, par qui ? Si certains courriels ont été trafiqués, c’est d’autant plus intriguant. Une falsification semble pourtant peu probable puisque M. Jones du CRU a confirmé la véracité des courriels tout en précisant qu’ils, hors de leur contexte, n’avaient pas le même sens. Qui a intérêt à dénigrer une opération qui semblait pourtant vouée au succès ? Les lobbies automobiles ? Les lobies pétroliers ? Certains scientifiques climat-sceptiques ? Les pouvoirs politiques qui ne peuvent pas tenir leurs promesses et considèrent que la petite blague est allée trop loin ? Les pays non signataires de l’accord sur le CO2 : les gros pollueurs comme les Chinois, les Etats-Unis ou l’Inde, qui refusent de s’engager sur une baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre ?
Souhaitons au moins que cet emballement écolomaniaque, qui dure depuis 2002(3) et risque bien d’exploser en vol… permettra de poser les bonnes questions, en particulier de repenser notre rapport aux autres, à la nature et à nous-mêmes. Il serait dommage que tout ce travail de « sensibilisation » à l’écologie se termine en queue de poisson parce que des prédicateurs du dogme « vert » auraient abusé les braves gens. Si la manipulation des données scientifiques était démontrée, toutes ces bonnes volontés qui commençaient à adopter un mode de vie plus écologique et les « jeunes générations » au nom desquelles les bonimenteurs agissent, risquent bien de rejeter l’écologie en bloc.
Des bonimenteurs qui risquent aussi de servir d’exutoire au peuple. Exaspéré d’être culpabilisé en permanence et taxé en temps de crise économique, il ne demandera qu’à se défouler. « Tel le dompteur de bêtes sauvages, le maître du rite déchaîne les monstres qui le dévoreront s’il n’en triomphe pas par des prouesses perpétuellement renouvelées(4). ». Il est peu probable que les « maîtres du rite », désormais attaqués de toute part, parviennent à s’en sortir par une simple pirouette.
(1) Editions L’Arganier. Sortie en librairie le 24 novembre 2009. Plus d’infos sur : http://www.lesdialoguesstrategiques.com/index.php?option=com_content&task=view&id=185&Itemid=188
(2) Les dirigeants de 190 pays se rencontreront à Copenhague au Danemark du 7 au 18 décembre 2009 pour essayer de se mettre d’accord sur une convention mondiale pour remplacer le protocole de Kyoto.
(3) Le 2 septembre 2002, Jacques Chirac donne le coup d’envoi avec son discours, inspiré par Nicolas Hulot, « La maison brûle et nous regardons ailleurs… » au Sommet mondial du développement durable de Johannesburg.
(4) Le Bouc Emissaire. René Girard. (Grasset, 1982).
*Notas :
- Le courriel de George Soros en ligne : http://coeruleus.blogspot.com/2009/11/fridays-sciencee-news-commentary.html
- Le tableur : http://spreadsheets.google.com/ccc?key=0Ah4XLQCleuUYdFIxMnhMNnlXb2JQcDZUendjUXpWWUE&hl=en
Pour information :
- “The CRU hack” : http://www.realclimate.org/index.php/archives/2009/11/the-cru-hack/
- “Hacked: Hadley CRU OI2009 Files” : http://motls.blogspot.com/2009/11/hacked-hadley-cru-foi2009-files.html
- « Hackers target leading climate research unit ». BBC, nov. 20, 2009 :http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/8370282.stm
- « Explosion d’une bombe dans le landernau réchauffiste. Vers un ClimateGate ? ». Par Vincent Bernard de l’Institut Turgot, 21 novembre 2009 :http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/explosion-d-une-bombe-dans-le-65413
- Global warming petition : 31.000 Scientifiques declarent que le réchauffement climatique est un mensonge sans fondement scientifique (OISM) : http://www.oism.org/pproject/
- 4 000 Scientifiques signent L'appel de Heidelberg (Science & Environmental Policy Project) :http://sepp.org/policy%20declarations/heidelberg_appeal.html