Les négociations sur le climat viennent de refaire leur apparition à Bönn il y a quelques semaines. Près de 1500 négociateurs ont été appelés à discuter de la suite à donner à la COP 15 de Copenhague. En fin d’année dernière le résultat était bien connu : un sérieux gâchis de temps. Alors qu’il n’y a plus de tête pour mener les discussions, après la démission d’Yvo de Boer en Mars dernier, le climat de ces négociations s’est vu légèrement pollué par la montée pressante du « climato-scepticisme ». En France, les multiples apparitions à la radio et à la télévision des figures que sont Claude Allègre ou Vincent Courtillot y sont pour beaucoup, mais on constate également que de plus en plus de scientifiques se rallient à leur cause aux États-Unis.
A côté de ce climato-scepticisme, ceux sont les lobbys économiques et industriels, qui ont le vent en poupe. Les moyens utilisés pour arriver à leur fin, c’est-à-dire, lutter contre l’idée de réchauffement climatique afin de ne pas toucher à leurs intérêts économiques, sont grands et les citoyens sont de plus en plus perdus face aux aux différents sons de cloches relayés par les médias. Qui croire ? C’est donc avec ce climat tendu, de suspicion, de doute sur l’avenir, que ces rencontres ont débuté pour mettre en place un calendrier de négociations qui devrait se terminer à Cancun pour la COP 16.
Les négociateurs, qui très souvent, ont consacré une grande partie de leur vie à leur profession, doivent faire face à une crise de confiance. Cette tension a rendu délicate les négociations qui furent incontestablement plus compliquées que celle de Copenhague, où il y avait un certain espoir. Vers qui se tourner ? Le multilatéralisme Onusien a-t-il de l’avenir ? En marges du coeur des négociations, des groupes de travail et de réflexion se réunissent et regrette le manque de volonté politique de la communauté internationale.
Tandis que l’énergie des ONG et des négociateurs s’épuise, celle des multinationales parait ne jamais fléchir. Le regain de force des scientifiques climato-sceptiques, qui se font leurs relais, y est certainement pour beaucoup. Doit-on désormais revoir notre système décisionnel ? Le penser global, agir local va-t-il enfin voir le jour ? Et quel cadre global pourrait le contraindre ? Toujours les mêmes questions sont posés, et toujours pas de réponse claire.