RSF, comme toujours, rend disponible son propre palmarès subjectif des libertés d’expression brimées dans le monde. Mais ce faisant, ladite «ONG» rend également disponible sa teinte idéologique, et donc, le fait qu’elle ferme les yeux sur d’autres privations de ces droits, dans des pays qui lui semblent démocratiquement modernes, mais qui n’agissent pourtant pas selon leurs prêcheries (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ).
En exemples, RSF cite toujours ses mêmes ennemis idéologiques; «la dictature cubaine», les FARC en Colombie, la Libye, quelques groupes africains armés, le président du Yémen, le Mollah Omar, le président tchétchène, etc..
Mais dans cette liste, comme vous le constatez, s’y trouvent des pays qui respectent la liberté de presse et d’expression. Par exemple, Cuba, souvent accusée injustement par le paravent qu’est RSF pour la CIA. Cuba n’a pas brimé la liberté de presse et d’ailleurs, laisse une cubaine du nom de Yoani Sánchez, pourtant financée, comme d’autres dissidents, illégalement par un ou des États étrangers pour renverser le gouvernement cubain, dire ce qu’elle veut sur le gouvernement, que cela soit fondé ou non. Or, rappelons également que, ce crime, aux États-Unis, est passible de la peine de mort, ou d’une peine à perpétuité. Il n’y a pas de liberté d’expression brimée à Cuba, qui ne soit pas brimée aux États-Unis, mais un socialisme, qui dérange les capitalistes et leurs valets, autant à Washington qu’en Europe. Et RSF, visiblement, est l’un de ces valets.
Quant au régime avec lequel n’est pas d’accord RSF à Cuba, il serait aisé aujourd’hui de dénoncer la position de l’«ONG», puisque si le tableau devait faire état de la qualité de vie des cubains, versus celle des pays avoisinants dont ne parle guère le paravent de la CIA, Cuba se hisserait facilement au sommet. À Cuba, la qualité de vie, malgré la pauvreté de l’État, demeure une priorité pour l’État. La longévité cubaine se compare à celle du Canada, et son taux de mortalité infantile est meilleur que ce lui des États-Unis d’Amérique. Dans ce pays dernièrement cité, les soins de santé sont inaccessibles à plusieurs millions de ses habitants (près d’un sixième!), ce qui n’est pas vrai à Cuba. Si Cuba exerce une économie alternative à celle des grands bourgeois de ce monde, elle ne tient pas pour autant, son peuple en otage, contre des capitaux. N’importe lequel des lecteurs ici, préféreraient de loin vivre à Cuba, qu’en République dominicaine, qu’à Haïti, etc.. Des pays dont ne parle pourtant pas RSF quant à leur liberté de presse, également malmenée et concertée pour soutenir toute aberration capitaliste.
Les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie sont également de la partie, eux qui auraient, selon le paravent de la CIA qu’est RSF, tué ou enlevé des journalistes. Or, en Colombie, le gouvernement d’Alvaro Uribe est loin d’être transparent, et s’inscrit au nombre des tueurs de masse les plus importants; des journalistes, des syndicalistes et des militants pacifistes. En décembre 2009, la presse internationale faisait mention de la découverte d’un charnier important, regroupant plus de 2000 cadavres. Aux alentours, les habitants parlaient eux, du débarras du gouvernement en ce qui concerne les «militants syndicalistes». Le gouvernement parle pour sa part, de corps de militants des FARC. Mais l’un ou l’autre des scénarios supposent tout de même, une exécution sommaire et arbitraire. RSF demeure muette sur le dossier, et contradictoire donc, avec ses propres prétentions! C’est que cela ne va pas de pair avec l’agenda de la CIA qu’est également le sien. Ce charnier aurait été rempli par les forces paramilitaires d’extrême droite, payées elles, par le gouvernement d’Alvaro Uribe, ami de Washington.
Il serait aussi important de rappeler qu’RSF a supporté ouvertement la guerre illégale déclenchée par George Bush Jr en Irak, et qu’elle n’a jamais condamné les exactions commises par son armée là-bas. Elle n’a jamais condamné le meurtre délibéré des deux journalistes de Reuters sur le balcon d’un hôtel populaire de Bagdad, et n’a pas non plus condamné la prison d’Abu Graïb et ses tortures systématiques et quotidiennes. Elle n’a pas non plus condamné la prison illégale de Guantanamo, où sont également systématiquement torturés, des prisonniers dits d’exception, qui finalement, n’ont plus aucun droit, ni pour les États-Unis d’Amérique, ni pour RSF. RSF n’a jamais condamné l’emprisonnement de l’enfant-soldat Omar Khadr, qui était pourtant mineur lors de son arrestation dans un pays qu’occupait Washington, illégalement également.
RSF est similairement demeurée discrète, quant au Coup d’État mené par les États-Unis, l’an dernier, au Honduras. Des stations de radio s’opposant au Coup d’État y ont été systématiquement fermées, et les opposants de ce Coup d’État disparaissent peu à peu, laissant pourtant la prétendue «ONG» sans le moindre mot sur le cas. Pourtant, après que Caracas n’ait légalement pas renouvelée les licences de quelques stations putchistes (Globovision et RCTV entre autres) ayant participé à une tentative Coup d’État en 2002 – ayant appelé la population à assassiner le président et à prendre les armes contre le gouvernement- contre le gouvernement démocratiquement élu d’Hugo Chavez, ladite «ONG» s’insurgeait contre un soit disant «droit d’expression» brimé de ces stations putchistes. Incapable d’être une seule seconde cohérente, RSF n’a jamais pu expliquer son soutien aveugle à l’opposition vénézuélienne. Ce sont plutôt ses liens prouvés avec la CIA, qui ont tout expliquer…
En Bolivie également, les meurtres commis à l’endroit du gouvernement, et les milices d’extrême droite et sécessionnistes de Santa Cruz, organisées et financées elles aussi par Washington, n’ont jamais été dénoncées par le paravent de la CIA qu’est RSF. Mais là aussi, le gouvernement est à tendance socialiste, donc alternatif aux intérêts de la haute bourgeoisie que défend finalement, ladite «ONG».
L’Amérique latine toute entière s’est vue imposée de la doctrine états-unienne par les armes durant le dernier siècle, une habitude qui ne semble pas se désister à Washington pour ce siècle-ci. Washington a mobilisé une flotte toute entière aux abords du Venezuela, menaçant ainsi, un pays souverain «ayant pratiqué sa démocratie». Et en Colombie, que ne dénoncent pas les vautours de RSF, les forces terrestres états-uniennes s’y sont aussi massées, dans un accord entre la Colombie et les États-Unis d’Amérique, se préparant ainsi, à jouer un rôle d’extermination des FARC, et à faire pression sur le Venezuela d’Hugo Chavez voisin. C’est sans parler là, des basses tactiques qu’emploient les forces capitalistes pour exterminer leurs opposants. Raul Reyes avait été assassiné par les états-uniens et les français, qui lui avaient donné un téléphone satellite à des fins de négociations, sur lequel était en réalité braqué un missile guidé (Cette attaque a tué des civils au passage, et n’a pourtant pas choqué RSF ou les instances internationales «chargées de surveiller le terrorisme international».). Cela n’est pas sans rappeler la façon dont les russes se débarrassaient des leaders tchétchènes, ce que dénonçaient pourtant ses opposants de l’OTAN, qui aujourd’hui, pratiquent le même «sport».
Bref, en gros, Reporters Sans Frontières est incapable d’accuser ses amis, des mêmes accusations qu’elle laisse pourtant planer sur des États qui font exactement la même chose pourtant, même en moindre gravité. Par exemple, aux États-Unis d’Amérique, il est illégal de recevoir des matériaux subversifs, d’un État étranger, en vue de déstabiliser le gouvernement, ce que font pourtant les «dissidents cubains» que soutiennent les sbires d’RSF. Aux États-Unis, il est condamnable de commettre des attentats terroristes, mais pourtant, Luis Posada Cariles jouit d’une liberté quasi-totale, et d’une protection mafieuse pratico légale. Ce dernier a pourtant fait exploser un avion bourré de civils, fait exploser des discothèques et des hôtels cubains, cela, avec le soutien inconditionnel de la CIA, donc des États-Unis d’Amérique. Pourquoi ici, RSF ne dénonce pas ce qui s’apparente à du «terrorisme», et à ce qui semble à tout de moins être, un «financement d’actes terroristes» de la part de Washington.La réponse à ces questions est pourtant simple, et la provenance des fonds permettant à RSF d’opérer à travers le monde, renchérie cette réponse. RSF n’est pas une ONG et ne défend pas les libertés d’expression. Elle n’est qu’un paravent à l’organisation terroriste la mieux financée du monde, et la seule apte à opérer sans se faire accuser par quiconque. Elle est un portevoix pour les agents de la CIA et l’interprète de la cause bourgeoise internationale!