Y aurait-il un lien entre créativité et immaturité ?
A la fois au plan de l'individu humain et de l'espèce humaine ?
Le créatif.
Crée-t-il parce qu'il ne sait pas vraiment vivre ou ne sait-il pas vraiment vivre parce qu'il crée ?
La créativité, c'est comme la vie; il faut y être pleinement.
Dans la concentration, l'immersion, elle n'admet pas de demi-mesures.
D'où, peut-être, sa prétention à se poser en rivale de l'existence.
La créativité serait-elle handicapante pour vivre ? Voire...
Qu'est-ce que la créativité ?
Une insatisfaction de la vie ?
L'aphorisme a-t-il besoin d'être "vrai", lui qui n'est à la pensée et à la poésie que ce qu'une étoile filante, une comète est à un astre, à un soleil ?
La vie peut être vue (entre autres) comme une succession de passages vers d'autres passages...une enfilade de corridors vers d'autres corridors, une suite de fuites en avant vers...nulle part.
Le monde ? Une écriture qui joue avec nos prétentions à la déchiffrer.
L'aphorisme ressemble aux touches pointillistes du peintre Signac.
Une fulgurance très furtive d'intuition, de vérité en chute libre dans son propre poids d'incomplétude : voilà l'aphorisme !
L'inconvénient, avec la mémoire, c'est qu'elle tend souvent à parasiter le présent et l'avenir.
La mémoire ne sait vivre qu'au temps de la mémoire et cela peut créer quelques désagréments.
Je crains bien qu'il soit impossible d'en finir un jour avec l'existence de privilèges, quelque soit leur forme.
L'égalité proche de l'absolu ne pouvait être envisageable que dans des sociétés de chasseurs-cueilleurs comptant un très petit nombre de membres, où la répartition des tâches était réduite au strict minimum.
Nous sommes maintenant plus d'un milliard et nous vivons dans des sociétés très complexes.
Mais, tout aussi bien, tout porte à croire qu'on n'en finira jamais non plus avec le sentiment d'injustice qu'induit toute forme de domination, de favoritisme, de situation privilégiée.
Le neutrino est une "particule fantôme" qui traverse la matière de part en part.
Peut-être l'aphorisme est-il une sorte de "neutrino" de la pensée, de l'image verbale.
Le choix est à la racine de tout ce qui existe, de tout ce qui se manifeste.
Tout réel n'est, en vérité, qu'un virtuel choisi qui s'exprime.
Au commencement de tout ce qui est, la virtualité en faisceaux.
Puis le choix, qui tranche le noeud gordien, ou, plus exactement, le noeud de vipères.
Toujours cachés dans les coulisses du manifesté, les possibles.
Le réel a peut-être une nostalgie de ce qu'il aurait pu être en lieu et place de ce qu'il est, du (riche et bouillonnant) monde de virtualités dont il procède.
Oui...peut-être parfois se languit-il de l'indécision première...de ce grand bain d'indécision abyssale, quantique où, avant, il flottait, lorsqu'il n'était encore rien de plus qu'un germe parmi tant d'autres germes.
Si l'on veut réfléchir, maintenant, il faut lire les scientifiques.
Les satisfactions de l'esprit.
Discrètes, mais inégalables !
P.L