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Janua vera, Jean-Philippe Jaworski

Par Craklou

La lecture du mois du Cercle d'Atuan, et un gros gros gros coup de coeur !!

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Né du rêve d'un conquérant, le Vieux Royaume n'est plus que le souvenir de sa grandeur passée... Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l'assassin trempe dans un complot dont il risque d'être la première victime, AEdan le chevalier défend l'honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries... Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain...

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Voici un recueil de nouvelles qui m'a grandement emballée, bien que les nouvelles ne soient pas trop ma tasse de thé. D'une logique implacable, je pensais sans doute à tort que 30 pages d'un récit mauvais, c'est déjà beaucoup trop, alors que 30 pages d'un chef d'oeuvre, c'est vraiment trop court. Oui, mais non. Ici, je me suis surprise plusieurs fois à juger de la longueur des nouvelles, et à reconnaître que ce format leur convient parfaitement. C'était donc un grand pas pour moi, ce qui me permets entre parenthèses d'entamer mon challange la Fantasy pour les Nuls avec la (re) découverte de ce format de lecture. Grand pas que je réitérerai à loisir, cela va sans dire, puisque j'ai été comblée par ce principe de petits contes. Il ne me reste donc plus qu'à étudier si c'est la plume de Jaworski qui a su à elle seule me rendre ce format sympathique, ou si j'étais juste une andouille bornée... A suivre...

Pour un petit bilan de fond, je dirai en quelques mots que l'ambiance générale du recueil m'a subjuguée. Souvent sombre, mais toujours poétique (médiévale donc :-) )elle nous entraîne à travers divers récit dont la teneur en elle-même m'a plus ou moins plu, mais qui finalement n'importe pas tant que cela, dans la mesure où l'on prend un plaisir suprême dans la description de lieux, des émotions, des personnages, des sensations : j'ai rarement été aussi séduite par l'univers du récit. On vit véritablement ces batailles, ces villages, ces forêts, ces temps reculés... Médiéviste fana devant l'éternel, je ne trouve que rarement des descriptions romanesques qui sachent transcrire au plus près cette ambiance que les sources historiques nous ont laissé entrevoir. Chapeau bas Mr Jaworski.

Quant aux récits, dont je donnerai un court avis un tout petit peu plus bas, j'ai grandement apprécié leur style, fluide, envoûtant, assez contemplatif, mais pas ennuyant pour deux sous. Les évènements qui s'y déroulent ne sont pas tous d'égale facture, sans pour autant jamais gâcher le plaisir de la lecture!

Janua vera : nouvelle liminaire, elle donne à merveille un rapide aperçu du recueil : tout y est sombre, silencieux, quelque peu angoissant, presque fantastique. Voici donc l'histoire d'un roi troublé par un incessant cauchemard, prélude à la chute d'un royaume qui de toute part s'effondre? Un vrai coup de coeur dès le début de la lecture.

Mauvaise donne : voici le récit d'un assassin mêlé de trop près à des intrigues politiques qui rapidement le dépassent. Nouvelle la plus longue, de très loin, du recueil, elle m'a paru parfois longuette, bien que le début soit absolument entraînant. Héros d'un roman à part entière du même auteur, je pense retrouver bientôt ce fanfaron bien italianisant.

Le service des dames : un récit courtois comme on en trouve des centaines dans les chansons de gestes médiévales. A ceci près que la demoiselle en détresse pourrait se révéler plus rusée que prévu... Mais ce sera sans compter la bravade du preux chevalier... Sympathique récit, qui n'a pas reçu ma préférence, mais se laisse découvrir avec plaisir.

Une offrande très précieuse : la nouvelle que j'ai le moins appréciée, ou la rédemption d'un vieux guerrier poursuivit par d'anciens démons... Mais une description des lieux particulièrement envoûtante!

Le conte de Suzelle : un coup de coeur également, bien que je ne me sois rendue compte qu'à la fin à quelle point j'avais lié ma propre lecture au destin de Suzelle. Très émouvante, elle m'a laissée triste, et pourtant le coeur léger.. Un vrai petit bijou!

Jour de guigne : la nouvelle rigolotte du recueil. Avis à tous les amateurs de Pratchett, vous allez vous régaler, parole d'Atuaniens! ou comment un mauvais sort illustre à la perfection la bien connue loi de Murphy!

Un amour dévorant : assez contemplative et énigmatique, angoissante même à l'occasion, voici une nouvelle que j'ai dévorée, impatiente de savoir ce qu'il en était de ces deux fantômes que l'on entend errer à la poursuite de la plus belle demoiselle qui soit. Et une fin parfaitement trouvée!

Le confident : un saut au sein du clergé du Désseché, tout puissant à s'occuper du royaume des morts. Je ne l'aurais peut être pas placée à la toute fin du recueil, mais elle laisse tout de même une impression suffisamment (agréablement) oppressante pour que je m'en souvienne longtemps!

A vos bibliothèques !!

11j23oo
    
Fantasypourlesnuls


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