Dans le numéro de la semaine des Inrockuptibles, Colombe Schneck évoque, en faisant appel à la mémoire familiale, la question de la dénaturalisation posée par Brice Hortefeux dans le cadre de l’affaire Liès Hebbadj. La journaliste et écrivain rapporte le cas de son arrière-grand-mère, née roumaine, qui, avec sa famille va être naturalisée française sept ans après son arrivée en France, nous sommes en 1922. Dans le dossier de naturalisation des époux et de leur famille, une raison est indiquée quant à cette demande, « désirent rester en France ».
Quatorze ans plus tard, le 5 mars 1943, les autorités françaises s’interrogeait. Faut-il retirer la nationalité à cette famille juive venue de Roumanie ? Avis de Maintien ? Avis de retrait ? La seule mention qui figure, nous dit Colombe Schneck, dans le dossier administratif est « Réservé divers » et la chroniqueuse des Inrockuptibles nous dit qu’elle a pensé à cette commission de 1943 quand Hortefeux à parlé de retirer la nationalité française à ce Liès Hebbadj, polygame et fraudeur présumé, dont le sort a été jeté en pâture à l’opinion.
Grillé par une Belgique qui manifestement n’avait rien de mieux à faire, la république française est chaque semaine à multiplier les exploits. Dénaturalisation, loi anti-burqua, ce pays joue avec le feu et ils sont nombreux, de gauche comme de droite, à clamer la nécessité de légiférer quasi sans délais. Qu’ils se rassurent, d’ici septembre les Copé, Valls, Masseret, Filippetti ou Bernard Debré devraient respirer beaucoup mieux, non pas que leurs arguments tapent dans le mille, mais tout bêtement parce que Sarkozy en a décidé ainsi.
Ces honorables parlementaires devraient tout de même s’interroger sur la manière dont le Ministre de l’Intérieur compte s’y prendre pour faire appliquer cette loi qu’ils attendent avec une impatience toute laïque et plus anecdotiquement…