Nous voilà donc repartis pour un tour, dans notre belle Belgique. Je ne vois pas très bien ce que ces élections changeront, car la position des uns et des autres ne variera pas beaucoup. Mais enfin, si ça les amuse, pourquoi pas ?
En attendant, moi, j’habite en Flandre, tout en parlant français. Je n’habite pas une commune à facilités : je suis un vrai « flamand » ! Comme je l’ai déjà exprimé ici, cela ne fait pas de moi un bon bilingue, et je le regrette. Cela ne fait pas de moi non plus un bon flamand, et je ne le regrette pas finalement. Il y a des choses que je ne comprends pas chez eux. Certaines me posent même question.
J’en ai fait un jour une chanson. Bon moment pour la ressortir. On m’a dit que la musique n’était pas géniale : c’est volontaire ! Je voulais une musique lourde, basique. C’est le cas. Dans mes rêves, la fanfare était même encore plus pesante, plus fausse, plus lamentable !
Un dernier mot, indispensable : je vis dans un lieu extraordinaire et je m’entends très bien avec mes voisins ! Bien sûr !
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Je suis un francophone vivant en Flandre
Ou un flamand parlant français
Prenez-le comme bon vous semble
Moi, je m’sens bien même si c’est pas parfait
Quand j’ai choisi d’habiter ma maison
Ce n’est pas la Flandre qui fut l’objet de mon choix
Mais simplement c’était un bel endroit
Où il fait bon vivre pour écrire des chansons
La Flandre est remplie de beaux paysages
De mille lieux où l’on peut se poser
Notre Belgique est pleine de ces beautés
Qui ne sont pas liées à des langages
Moi qui suis fou de la chanson française
Je ne renie pas le folk flamand
D’Ambrozijn à Laïs c’est stupéfiant
D’écouter ces musiques tant elles me plaisent
J’avoue un faible pour les résultats sportifs
Mais où les trouver sans perdre de temps
Rien de mieux que le télétexte flamand
Qui donne l’info à un rythme explosif
À vrai dire j’croise que peu de flamands
Je n’ai rien contre eux, y a d’ailleurs pas de quoi
Je dirais plutôt qu’ils me laissent froid
Comme s’il y avait absence de sentiments
Cela dit je sens quand même naître la peur
Quand ils se mettent à exclure de leurs rangs
Ceux qui ne parlent pas le bon flamand
Ou dont la peau n’a pas la bonne couleur
Né à Bruxelles, j’habite en Flandre
Je travaille en Wallonie ou au bout du monde
J’appartiens à la Terre où je vagabonde
Sur les chemins de la carte du tendre
Qu’importe l’endroit de mon domicile
Je reste moi-même quels que soient mes voisins
On peut se comprendre si chacun y met du sien
À moins bien sûr que ce soient des imbéciles
Ik ben een franstalige die in Vlaanderen woont
Of als je wil een vlaming met Frans spraak
Neem het op zoals je wilt, mijn zoon
Ik voel me’r goed bij al is het niet volmaakt
François-Marie GERARD - FMG © 2006