D'abord, et c'est logiquement le plus important, celui de l'effort de construction. Le résultat est édifiant : non seulement Paris est dernier mais très loin derrière l'avant-dernier. On y dénombre depuis 2006 seulement 1,5 mise en chantier pour 1000 habitants, Toulon suit dans l'ordre de disgrâce à 2,3 ; la plupart des autres grandes viles atteignant les 5 (record 10,1 à Montpellier).
Ce malthusianisme n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le fait de l'existence d'un bâti historique important ; d'autres villes truffées de monuments et sites protégés existent en France. Il est le résultat du PLU ultra-conservateur adopté sous la pression des Verts et qui a réduit le coefficient d'occupation des sols de 8 % sous l'ancienne mandature.
Autre critère : le coût du logement. Re-catastrophe delanoiste : le taux d'effort qu'une famille de 2 enfants doit consentir sur ses revenus pour acheter ou louer un logement atteint presque le double des villes suivantes ! Et la mairie ose encore se goberger du retour des familles et de la croissance de la population qui tient, en réalité, à la reprise de la natalité laquelle a comme conséquence, au passage, un taux record de suroccupation des logements dans la capitale.
Le seul critère où Paris est moins mal positionné est celui du logement social : 18 ème sur 29, ce qui n'est pas du reste extraordinaire mais lui évite de très peu la lanterne rouge. Le problème est que l'enquête de l'Expansion méconnaît deux réalités. D'une part, une fraction non négligeable de ces logements sociaux créés sont bidons : il s'agit de conventionnement de logements achetés déjà occupés et qu'on classe comme sociaux si leurs locataires ne dépassent pas les seuils de revenus du secteur social (voir en cliquant ici ). Ce ne sont que des créations de papier. D'autre part et surtout, la majeure partie des créations de logements sociaux à Paris l'est dans du bâti existant et n'ajoute pas un mètre-carré de surface habitable. Le Delanopolis a maintes fois expliqué le caractère contre-productif de cette politique qui, au contraire, entretient la cherté du logement à Paris (voir en cliquant là ).
Ainsi, le "moins mauvais" classement sur le troisième critère rejaillit sur la performance désastreuse des deux autres.
La réalité est bien triste. Depuis 2001, une politique ruineuse de préemption, dont l'avantage principal pour la mairie consiste à créer une population reconnaissante de gens logés à la moitié du prix du marché, a engagé la ville dans une dérive clientéliste. Ces inconvénients sont diffus puisque le lien entre faiblesse de l'offre, achats par la ville et pénurie de mètre-carrés n'apparaît pas avec évidence. Au contraire, Delanoë peut se vanter de dépenser de l'argent dans le social, en omettant naturellement d'indiquer que tout cela finira par peser lourdement sur les finances de la ville car le service des emprunts ne sera pas entièrement couvert par les loyers.
Une fuite en avant délétère dont le caractère néfaste n'apparaîtra que quand son promoteur aura quitté la mairie. En attendant, le nombre de demandeurs de logements n'a jamais été aussi élevé dans notre ville.