American Gods, Neil Gaiman

Par Wellreadkid

" Un roman du constraste... "

Résumé

C’est en prison que s’ouvre ce récit : Ombre, jeune homme de vingt-cinq ans, purge une peine de trois ans. Il n’a qu’une hâte, sortir, retrouver sa femme, sa maison, son emploi. Mais sur le chemin du retour, il rencontre un homme étrange, Monsieur Voyageur, qui lui propose de travailler pour lui. Malgré lui, Ombre pénètre dans un monde loufoque, un monde où les dieux existent, et se retrouve au milieu d’un conflit entre les divinités anciennes, à l’instar du panthéon égyptien,  et les nouvelles idoles de l’Amérique, Média ou Internet…

L'auteur

Né en 1960, Neil Gaiman est avant tout scénariste de bandes dessinées. Cependant, grâce à quelques romans au succès mondial, il s’est imposé comme un des pionniers de la nouvelle vague du fantastique. « Coraline », « Stardust » ou « Miroirs et fumées » ne sont que quelques exemples desdits romans.

Avis

« American Gods » a plusieurs étiquettes : d’une part, c’est le genre de livres que l’on dévore sans s’en rendre compte, malgré ses six cents pages, de l’autre, c’est également le type d’ouvrage qui vous pousse à vous arrêter pour vous renseigner sur Wikipedia. Roman de l’Amérique (dans le sens où Ombre sillonne l’Amérique, qu’on y entrevoit son histoire, que c’est presque un personnage à part entière), mais également roman du vieux monde (avec ses croyances, ses légendes), « American Gods » se distingue des autres romans grâce à ce mélange des idées et des genres, en reprenant et détournant de grands mythes. Dans ce roman, dont le titre même est paradoxal (y a-t-il des dieux en Amérique, ce pays tout neuf ?), vous croiserez un Leprechaun bagarreur, des dieux égyptiens reconvertis en entrepreneurs de pompe funèbre, un Odin escroc ou encore une Reine de Saba qui se prostitue. Ce roman pose la question du choc des cultures : les légendes d’autrefois, les religions d’antan, peuvent-elles faire le poids face au monde moderne, à ses nouvelles idoles, Internet, les Médias ou encore les villes ? D’où la nécessité apparente de l’affrontement des Dieux.

La narration tourne autour d’Ombre, le personnage principal, un personnage qui n’est en rien ce qu’il parait, une agréable surprise. Le costaud à l’air stupide n’a en réalité rien d’un abruti, et ce n’est qu’un exemple des secrets qu’il recèle. Plusieurs interludes interrompent le récit, mais tous sont agréables à lire, du récit de l’anglaise exilée aux Etats-Unis pour complicité de vol, à celui, plus dur, mais non moins intéressant, des jumeaux africains victimes de l’esclavage. L’histoire des Etats-Unis se dessine en trame de fond.

J’ai beaucoup aimé ce livre, totalement loufoque et irréaliste (où les morts, notamment, ne restent pas morts), et où l’on a l’impression de croiser plusieurs livres en un seul. Plusieurs parties de la narration semblent appartenir à un autre monde : l’arrivée d’Ombre à Lakeside est tellement différent de ce qui a été lu précédemment !

Je vous le conseille donc vivement, vous ferez un plein de mythologie.