Europe divisée et incapable de trouver rapidement des solutions face à la grave crise financière que rencontre actuellement la Grèce, agences de notation privées américaines qui n'ont pas vu arriver les crises financières successives et qui font la pluie et le beau temps en adjugeant des notes, égoïsme des états européens qui ont trainé les pieds pour venir aider rapidement la Grèce pour des raisons intérieures (à l'exemple de l'Allemagne qui, à un mois d'échéances électorales fait monter les enchères), nous sommes loin des idées qui ont prévalues au développement de la zone euro qui devait protéger les pays européens.
Pire, des élus souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignant demandent la sortie de la Grèce de la monnaie unique pour protéger les autres pays d'un effet "domino" !
Comment accepter de réduire l'Europe à un seul marché européen ?
La question qui se pose est la suivante : comment les Etats ont pu devenir tributaires d' une poignée d'agences de notation privées ?
La réponse est peu agréable : elle démontre tout simplement que les Etats ont démissionné !
Après des semaines de négociation, l'Union Européenne semble avoir maintenant trouver un terrain d'entente avec le Président de la Grèce et la contrepartie est de mettre en place un plan d'autérité sans précédent qui va impacter plusieurs dizaines d'années d' acquis sociaux et ce sont, bien entendu, les citoyens grecs qui vont payer durement la facture et les inconséquences gouvernementales !
Parmi les mesures demandées par les partenaires européens, on ne parle pas de taxer les multinationales, les bénéfices financiers mais de reporter de 10 ans l'âge légal de départ à la retraite, de supprimer les 13ème et 14 ème mois, de geler les salaires et les retraites du service public, d'augmenter de 2 points la TVA qui est actuellement de 21%, d'augmenter de 10% certains produits et de réduire drastiquement les investissements publics.
Pendant ce temps, on nous explique en France que l'aide de la France (très fortement endettée !) à la Grèce va nous rapporter de l'argent puisque la France va emprunter à la BCE à 1,5% et qu'elle prêtera à la Grèce à 5%.
Parfaitement immoral de gagner de l'argent sur un pays fortement fragilisé lorsque l'on parle de solidarité !
Une vraie solidarité consisterait à prêter à la Grèce au taux de notre emprunt auquel on rajouterait juste les frais de gestion. Mais vouloir se faire de l'argent sur un pays en difficulté me semble scandaleux.
Peut-on donner des leçons aux Grecs lorsque l'on voit les déficits abyssaux de la France ?
Ce n'est pas avec cet exemple de solidarité que l'on construira un avenir commun où chaque citoyen, quel que soit son pays de naissance et de résidence, se sentira européen.
Aux Etats Européens de réagir en jetant aux orties les agences de notations privées américaines qui jouent sur tous les tableaux et décident du sort d'une nation sur des considérations qui mériteraient plus de transparence et surtout un consensus mondial.
Autre point, pourquoi ne pas donner la possibilité aux pays fragilisés par une agence de notation privée de prendre des crédits directement auprès de la BCE. Enfin, l'Europe aurait dû être solidaire et ne pas faire appel au FMI.
Dominique Lemoine