Pendant cinq ans, la fleur aux dents, avec son premier groupe, Pollen, il électrise les classiques ( Beatles, Blur, Noir Désir). Avec une centaine de concerts, des journées en studio, deux albums ( dont un restera privé), un passage aux « rencontres d’Astaffort » et le premier prix du concours RFM organisé par Francis Cabrel, les quatre comparses, manceaux d’origine, se professionnalisent et ont le vent en poupe dans leur région.
Puis le groupe se dissout et Zetoun s’exile. Episode beatnik à Los Angeles et sur sa route musicale, malgré l’indifférence générale des Ricains au « Roxy » ou au « Whisky à gogo », il continue d’écrire et de se construire. Aussi, de retour en France, il bouillonne, intègre « Switch-On » , envoie de la noisy-pop façon U.S et maquette avec son frêre Alex et son pote Mag-Prod.
L’album en solo, Anticorps, est l’aboutissement de cette motivation qui a grandi, mûri et a éclos en juin 2009. D'ailleurs, sur la toile myspacienne depuis deux ans déjà, ce remueur d'âmes s'est fait remarquer et a été sélectionné pour participer au dernier concert " Me, Myspace and my band" organisé au Mans.
Zetoun, le monde s’émule pris dans la bulle de ses chuchotements de voix…l’homme est pris en flagrant délit de romantisme baudelairien. Nos amours sentent la mort, on sème des chrysanthèmes pour se dire je t’aime et on y apprend qu’ il est encore trop tard pour se dire aurevoir….Dans son antre musicale, l’amour et la mort, tout en se livrant un combat acharné, s’embrassent en baisers de notes étonnants.
3 nuits, c’est Duellum : on entame une course éperdue où les mots mordent la peau et la mélodie entête. La voix , légèrement cassée, accompagne sans cesse l’ avenir soyeux plein de désillusions.
Les paroles s’entremêlent au rythme scandé par la guitare sèche et composent aussi une lettre superbe, confidence aux teintes aigres-douces : « Après l’hiver viendra l’été salutaire et tu verras, tu vas t’y plaire même si je ne suis plus là »…là, l’anti-militaire au milieu de la guerre lance une prière amère qui ne manque toutefois pas de tendresse…et …oserai-je le dire à mots couverts, d’espoir.
Certes, Zetoun incite à recouvrir de roses nos souvenirs, à enterrer nos rêves trop doux peut-être, à ouvrir grand nos yeux pour ne pas être leurré par la poudre au nez. Pourtant, ses compositions agissent comme des anticorps contre la grisaille du coeur… et il le dit ! "Derrière les passions indolores", malgré la société qui rend tout ,moche et triste, « je t’aime encore »…c’est pour cela qu’on aime Zetoun, ses ballades rockées sont faciles à s’approprier : on se sent concerné. Et si ses mots forment un canevas pas toujours drôle de notre séjour ici-bas, ces mélodies prennent la relève et distillent dans le tympan des bulles euphorisantes dont on le remercie bien bas. Par Julie Cadilhac.
Pour découvrir de ses propres oreilles Zetoun:
http://www.myspace.com/zetoun