Signac ou un monde de points
qui se voudraient de purs photons.
Van Gogh qui violente air et formes
en quête d'un réel spiral.
Max Ernst qui déchiquète ses masses à mesure qu'il les élabore.
Dali qui offre échasses et déchirures à la réalité.
Kahlo qui attend des pluies de lait sanglant du sein d'une Indienne.
Qui s'empale continûment sur l'acier de son axe immobile.
Qui appelle au secours le non-secours des plaines à ras de terre.
Kandinski qui donne mâchoires aux géométries des traits, des couleurs.
Bacon qui met en boule le mouvement autour de sa propre forme
afin d'exorciser le malaise inhérent à tout quartier de chair.
Buffet qui dresse le métabolisme des angles et corsète le jour
dans ses tensions vers le vitrail.
Soulages et ses sillons de noir,
ses arc-en-ciel de ténèbre.
Hokusaï et le recourbement de sa vague en forme de croc...
Hokusaï et son sens de l'écume dentée,
de la lumière si finement granuleuse qu'elle s'évapore
presque mais pas tout à fait,
où s'installe un Fuji-Yama en samadhi.
Magritte qui se perd dans une orgie de bleu
troué par des discontinuités d'apesanteur
blanche.
Patricia Laranco.