Les Toulousains David Skrela (droite) et Byron Kelleher (gauche) célèbrent leur victoire face aux Irlandais de Leinster, qui les mène en finale de la Coupe d'Europe de rugby.
Toulouse a décroché son billet pour la finale de H Cup en effectuant une deuxième période de feu avec un jeu retrouvé et beaucoup d’initiatives de la part des trois quarts qui se sont mis au diapason du pack d’avants au top.
Toulouse avait l’habitude depuis plusieurs semaines de montrer deux visages lors de ses matchs. Le scénario s’est en quelque sorte répété samedi. D’abord pragmatiques en première mi-temps, les Toulousains ont appuyé sur l’accélérateur en deuxième période. « En première mi-temps, on était crispé, on n’a pas réussi à mettre en place notre jeu, a reconnu à chaud David Skrela. On s’est lâché en deuxième mi-temps. » Solides à défaut d’être géniaux en début de match, les Rouge et Noir ont d’abord engrangé. Mais le retour au score des Irlandais a contraint les hommes de Guy Novès à passer la vitesse supérieure. En conférence de presse, le technicien a refusé de dévoiler les mots échangés à la pause. Visiblement ils ont porté leur fruit. Le remplacement de Cédric Heymans par Maxime Médard à la pause a failli se montrer payant tout de suite. Sur un modèle de cadrage débordement de Poitrenaud sur O’Driscoll, Médard a pris toute la défense irlandaise de vitesse avant d’aplatir. L’essai a été logiquement refusé puisque le joueur était sorti.
Après avoir laissé l’initiative au Leinster en première mi-temps, le Toulousains ont repris les choses en main. Comme face au Stade Français en quart de finale. La paire de centres Fritz-Jauzion a sonné la révolte derrière comme cela avait aussi été le cas face aux Parisiens. Le premier a perforé le rideau irlandais. Le deuxième a conclu en force pour inscrire le premier essai toulousain. D’abord intraitable au pied, David Skrela s’est rattrapé après deux échecs en inscrivant un deuxième essai dans la foulée. L’ouvreur s’est offert le luxe de passer entre la paire D’Arcy-O’Driscoll pour filer dans l’en-but quatre minutes plus tard. Et que dire du pack ? Dans le sillage de William Servat, plutôt bien portant pour un joueur incertain encore une heure avant le match, les avants ont abattu un travail impressionnant. La mêlée a assommé son adversaire. La sortie de Cian Healy après 35 minutes de jeu n’est pas anodine. La suite a été du même acabit. Mais pas question de parler de match référence. « A chaque fois qu’on joue bien, vous nous parlez de ça », tempère Thierry Dusautoir.
Désireux de retrouver l’identité toulousaine en début de saison, Guy Novès peut se réjouir de la partition de ses joueurs. « Ça dépasse nos espérances, a-t-il reconnu à Canal+. Ça fait plaisir de faire plaisir à ceux qui nous ont suivi même dans les difficile. On est ravi pour tous ceux qu’on aime. Ce n’est que du bonheur, c’est difficile à exprimer. Il y a eu tellement de travail en amont et on a entendu tellement de bêtise que c’est beau d’en arriver là. C’est une grande récompense. » Toulouse verra le Stade de France au moins une fois cette saison. Mais le club aura à peine le temps de savourer cette qualification. Un match de barrage face à castres se profile déjà la semaine prochaine. « C’est une fierté mais c’était un match difficile, a reconnu William Servat à Canal+. On avait la chance de disputer une demi-finale à domicile. Ça aurait été dommage de passer à côté. Le reste de la saison va être aussi très compliqué avec un gros calendrier. Le plus dur est à venir avec un quart de finale très difficile face à Castres la semaine prochaine. On fera la fête à la fin de la saison. » En pratiquant un jeu aussi léché, Toulouse pourrait bien décrocher le gros lot.
Source : Rugby365.fr
Résumé : Demi-finale Stade Toulousain-Leinster