Turner et ses peintres - Grand Palais - Paris

Publié le 02 mai 2010 par Regardscurieux

Point de nouveauté sans connaissance des anciens, point de reconnaissance sans comparaison avec les contemporains. Telles était mes deux lignes conductrices imaginaires le long de l’ exposition “Turner et ses peintres”. La mise en perspective ravive la curiosité, permets de comprendre mieux les parcours artistiques.

Après le dialogue fabuleux de Picasso et les Maitres, le Grand Palais met en lumière la relation entre Turner et ses inspirateurs. Les commissaires XX et Guillaume Faroult précisent d’ emblée qu’il s’agit d’un aspect particulier de l’oeuvre de William Turner (1775-1851) celui de sa peinture, alors même que Turner excelle dans l’aquarelle, un domaine très en vogue en Angleterre de l’époque.

Dans son histoire personnelle, la première influence est celle de ses compatriotes. Reynolds, Hogarth, Gainsbourough lui permettront de s’inscrire dans le goût et les traditions picturales de l’époque. En effet, les Anglais affectionnent les portraits, les paysages et les scènes de genre, alors que les sujets mythologiques sont peu prisés. Les sujets religieux n’ont pas lieu d’être. Cela préfigure le paysage comme genre de prédilection de Turner. Il s’inspire par les cieux nuageux de l’Ecole Hollandaise, puis il découvre Lorrain, Poussin et Ryisdael. Le regard venitien vient compléter la vision de Turner, ses paysages prennent l’ombre de l’immatériel.

Comme toujours j’apprécie les dialogues entre peintures, mon seul regret était l’éloignement physique de certaines toiles dont la proximité aurait donné plus d’éclat à la comparaison.

Jusqu’ au 24 mai 2010
Grand Palais
www.rmn.fr

Commissariat de l’exposition
Guillaume Faroult, conservateur, département des peintures du musée du Louvre, Paris
David Solkin, professeur d’Histoire de l’Art, Courtauld Institute, Londres
Ian Warrell, conservateur, Tate Britain, Londres

Scénographie
Didier Blin

Elle sera ensuite montrée au musée du Prado à Madrid, du 22 juin au 19 septembre 2010.