Vous l’aurez remarqué. Il n’y a plus de doutes à présent. Jeandler n’est pas seulement le poète des billets quotidiens de “Pêle-mêle”, non, c’est aussi un medium et en tout cas , un vrai magicien. A peine l’énigme est-elle lancée, que la solution lui paraît d’une évidence absolue. Impressionnant!
Donc, c’était bien cela, en ce jour de défilé sur les places de nos villes: Il s’agissait de Gorki, ce géant des lettres russes, que le pouvoir politique a ligoté par ces mille et un liens qui font se tenir toutes droites les statues érigées en l’ honneur des grands hommes.
Gorki – « l’Amer », en russe : ce nom de plume, choisi en 1892, traduit bien la source et le but de toute l’activité de l’écrivain. La réalité sordide et cruelle de l’enfance devait se transformer, grâce à la raison, la volonté et le travail, en « une vie plus belle et plus humaine ».
Extrait de l’article de L’ Encyclopédie Universalis”, consacré à Maxime Gorki (1868_ 1936)
Le premier ouvrage de Gorki Очерки и рассказы (Esquisses et récits) parut en 1898 et connut un succès extraordinaire, en Russie comme à l’étranger. Sa réputation d’écrivain pittoresque et social s’établit grâce à ses descriptions de la vie des petites gens en marge de la société (les « bossiaks », les va-nu-pieds). Il livre au lecteur les difficultés, les humiliations et les brutalités dont ils étaient victimes mais aussi leur profonde humanité. Gorki acquit ainsi la réputation d’être une voix unique issue des couches populaires et l’avocat d’une transformation sociale, politique et culturelle de la Russie, ce qui lui valut d’être apprécié à la fois de des intellectuels - il entretiendra des liens de sympathie avec Anton Tchekhov et Léon Tolstoï -, et des travailleurs les plus « conscientisés ».
Dès le début de sa carrière littéraire, Gorki fut plusieurs fois emprisonné pour ses prises de position en faveur des bolchéviques, en particulier lors de la révolution avortée de 1905. Il quitte la Russie et voyage aux États-Unis pour collecter des fonds pour le mouvement bolchevique. À son retour en 1906, il doit s’exiler à Capri pour des raisons à la fois médicales et policières.
L’ amnistie de 1913 lui permet de rentrer dans son pays. Il est alors proche de Lénine et des révolutionnaires mais ses critiques indisposent vite le pouvoir. De plus, atteint de tuberculose, il fuit à nouveau la Russie pour retrouver le sud de l’Italie en 1924.
Plus tard, encouragé par Staline, il se réinstalle définitivement en URSS où il devient un membre éminent de la « nomenklatura » soviétique et participe à la propagande du régime qui l’honore mais le surveille en même temps. Il meurt en juin 1936 dans des circonstances qui ont prêté au soupçon, mais ses funérailles nationales l’établissent comme l’écrivain soviétique exemplaire qu’immortaliseront écrits et statues.
Staline et Gorki
Le 20 juin 1936 sur la Place Rouge, à Moscou. André Gide qui entreprenait son célèbre voyage en URSS prononça un discours en hommage à l’écrivain:
« La mort de Maxime Gorki n’assombrit pas seulement les États Soviétiques, mais le monde entier. Cette grande voix du peuple russe, que Gorki nous faisait entendre, a trouvé des échos dans les pays les plus lointains. Aussi n’ai-je pas à exprimer ici seulement ma douleur personnelle, mais celle des lettres françaises, celle de la culture européenne, de la culture de tout l’univers. »
D’après Wikipedia.
“Enfance” (1914) ouvre la trilogie autobiographique de Gorki. Suivront “En gagnant mon pain” et “Mes universités”.