On savait Eric Naulleau amateur de rock et en particulier fan d’un Graham Parker dont il avait édité quelques écrits. De là à imaginer que le même Naulleau, devenu starlette sur-exposée à la télévision française, écrive sur le dit Parker il y avait de la marge ce d’autant que l’objet de ce culte Naullesque est en vérité sympathique mais autant le dire tout à fait secondaire dans la grande histoire des rocks.
Une fois dit que tout bon amateur de ce genre de musique possède, ce qui est bien entendu mon cas, une ou deux pièces de ce bon vieux Graham Parker, il convient d’être sérieux et donc de dire que l’engouement adolescent de Naulleau pour un second couteau du pub rock britannique est assez étrange pour peu qu’il puisse être honnête. Dans ces aventures du rock anglais des seventies la place de Parker est modeste. Les « grands » qui émergent dans la période s’appellent Elvis Costello, le regretté Ian Dury, les limités mais vitaminés Doctor Feelgood et, mon péché mignon, Wreckless Eric, un type qui fait aujourd’hui figure de soldat inconnu. Bref pour Naulleau il s’agit de Graham Parker alors allons-y pour Parker et ses célèbres Rumours.
Il convient tout d’abord de le dire tout net, la prouesse littéraire du fan Naulleau est du domaine du « Sprint » puisque sur les 174 pages imprimées, une petite centaine est à mettre à l’actif du complice de Zemmour, le reste étant une très scolaire discographie commentée. Dans les 103 pages restantes, que les ignorants sur Graham Parker ne se fassent pas d’illusions, qu’ils s’abstiennent donc de lire le pensum. Le bouquin de Naulleau n’est même pas une dévote biographie du leader des Rumours, c’est encore moins la saga du pub rock anglais, celui de Brinsley Shwarz, de Nick Lowe, de…