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Cris piteux de victoire mal acquise
Ils vont par les radios
Ils passent en ondes pernicieuses
Les unes font cas de leurs sourires entendus
Ils se proclament victorieux
Nul ne relève le silence pesant d’une immense majorité
*
Ainsi vont les jours
Que celui qui est défait
Encourage sa déroute
En confirmant par son mutisme
Ceux qui hier l’enfonçaient
*
Qu’est donc cette humanité
Qui se moque de son destin
Et quelle destinée
Pour ceux qui en désespèrent
*
C’est matin de bruine et de brume
Chacun vaque à ces affaires
Comme si de rien n’était
*
C’est matin de cœur lourd
D’esprit cuisant
De sourdes prémonitions
*
Ce qui vient a relent de déjà vu
Parfum d’obscènes démissions
Le monde tourne certes
Sous les pas d’une humaine débandade
*
Que chacun reste terré chez soi
N’est que le signe de cuisante gifle
Sur la joue de nos espérances
Clouées à la porte des granges
Où d’autres font ripailles
Tirant grand bénéfice
De l’absence
Et de l’aveuglement
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Manosque, 22 mars 2010
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