Les membres de Tomates Electricos – dont on vous parlait la semaine dernière – ont été assez prolifiques et leur production musicale a dépassé la courte longévité de ce projet pour se faire entendre au sein d’un nombre assez respectable d’autres formations. D’après les information que nous avons pu rassembler sur www.movidavalenciana.com, le glas du groupe fut sonné en 1981 par le départ du clavieriste principal, José Luis Macías, parti tenter sa chance avec Glamour : un quintette new wave plus commercial suscitant l’intérêt des producteurs qui y voyaient l’occasion de proposer une réplique nationale aux Spandau Ballet, Japan et autres Duran Duran de ce monde. Sans surprise, le succès fut au rendez-vous, costumes et attitude “nouveau romantique” de circonstance à l’appui; la réussite radiophonique de Imagenes, le premier single de 1981, mena à l’enregistrement en 1983 de l’album du même nom. L’ensemble ne brille certes pas par son originalité, mais la chanson titre est un morceau de pop coupable à savourer.
Si la qualité du travail de Fanzine est globalement impressionnante, deux pistes se distinguent tout particulièrement du lot par leur inventivité musicale et leurs rythmes hautement efficaces et entraînants. Llegas tarde est un coup de cœur instantané et nous prouve qu’une chanson peut être énergique et dansante sans rien sacrifier en beauté : tout comme chez Aviador Dro, nous retrouvons ici une sensibilité mélodique alliant paradoxalement une facette joyeuse quasi épique et un côté touchant teinté de mélancolie. Romantisme new wave ? Passion de l’âme ibérique ? La ligne mélodique de la partie centrale est en tout cas magnifique et vous poursuivra certainement écoute après écoute. Il existe plusieurs enregistrements de Llegas tarde qui diffèrent subtilement au niveau des sonorités et du mixage : nous vous offrons ici le premier, notre préféré. Noches de fiesta est peut-être quant à elle peut-être un peu moins touchante, mais il est impossible de rester de glace face à sa ligne de basse très Jean-Michel Jarre époque Magnetic Fields : un tempo effréné, des riffs imparables de guitare électrique et quelques modulations bien senties en fin de pièce complètent le tableau pour bien faire honneur au titre de la pièce. La Movida ? Si…