raymondviger

Publié le 20 septembre 2006 par Raymondviger

Journaliste, journaliste interviewé et intervenant social

Je viens de faire une prise de conscience importante. Je suis un intervenant au Café-Graffiti auprès de jeunes marginalisés. Je suis aussi rédacteur en chef pour le magazine d’information et de sensibilisation Reflet de Société. Cette double personnalité explique mon horaire qui dépasse trop régulièrement les 80 heures semaine.

En tant que responsable du Café-Graffiti, avec les contacts privilégiés que j’ai avec des milieux plus sousterrains de notre société, les journalistes et les recherchistes de tous les médias me téléphonent régulièrement pour être mis en contact avec un jeune spécifique ou encore obtenir nos commentaires sur un événement particulier.

Ce double emploi est une excellente école. D’une part, le journaliste m’explique le dossier sur lequel il travaille et me défini l’angle qu’il veut traiter. Tout cela pour me permettre de lui référer le jeune qui correspond le plus à ses attentes. Cela me donne l’avantage de pouvoir commenter et orienter son travail pour qu’il soit plus pertinent. Peu de journalistes ont ce privilège. D’autre part, non seulement je connais les commentaires que le jeune va lui faire, mais en plus, j’ai la réaction en direct de plusieurs dizaines de jeunes qui n’ont pas voulu rencontrer le journaliste même s’ils avaient quelque chose à dire. Juste à annoncer la demande du journaliste aux jeunes et je suis retrouve régulièrement en pleine hystérie collective, un vrai reportage en zone sinistré. Tous les commentaires recueillis me permettent d’avoir des tonnes d’idée d’article à écrire.

Je me considère choyé d’avoir cette double nationalité. C’est une belle école. Je peux aider les journalistes à obtenir leur matériel et participer à l’orientation de leur travail. Ceux-ci me permettent de connaître à l’avance les différents sujets qui seront traités et la façon que le sujet sera développé. Mais surtout, j’ai les réactions en direct d’un milieu underground qui me nourrit et transporte nos débats de société sur une autre planète. En bout de ligne, le journaliste qui a sollicité mes services d’entremetteur n’entendra qu’un jeune pour alimenter son débat. De mon côté, pour lui trouver ce jeune, j’aurais eu l’occasion d’en discuter avec une vingtaine de jeunes. J’ai donc un regard plus large sur la problématique traitée.

Autre gros avantage. Même lorsque la nouvelle ne sera plus d’actualité, les jeunes vont continuer à alimenter le débat. Je continuerai d’être un témoin et un acteur de cette réflexion. Après que le jeune aura livré à froid un commentaire, d’autres idées vont faire surface dans les jours qui suivent. Ses idées seront confrontées avec celles des autres. J’aurais à ce moment-là accès à des commentaires qu’aucun autre journaliste n’aura eu la chance d’entendre.

Cela me permet d’apprécier la position que j’occupe. Plusieurs de ces jeunes ne veulent pas rencontrer les journalistes. Ils ne leur font pas confiance. Ils ont peur que ceux-ci déforment leur dire. Ils ont peur que les journalistes ne prennent que ce qu’ils veulent bien entendre.

http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/12/franco-nuovo-et-les-gangs-de-rue/

http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/11/violence-information-et-desinformation/

http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/11/le-suicide-et-les-medias/

http://raymondviger.wordpress.com/2006/08/16/le-journal-de-montreal-les-armes-et-lexageration-ehontee/

http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/09/le-silence-des-ados-ou-lindifference-des-medias/

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