Le rideau est tombé, le dernier, sur le plus grand et le plus troublant film du cinéaste, Gilles Carle.
Que pense-t-il de son dernier film ?
Se dit-il : « Je n’avais pas réalisé à quel point c’était difficile pour toi », en pensant à Chloé Sainte-Marie, qui a joué le rôle de sa vie ?
Pleure-t-il ?
J’en suis certaine. Comment ne pas pleurer devant la détresse profonde que vit certainement Chloé Sainte-Marie, que vit tout aidant naturel ?
Il est évident que mes pensées vont vers Gilles Carle pour ce qu’il a été.
Mais c’est à Chloé Sainte-Marie que je pense particulièrement. Parce que je sais, qu’aujourd’hui, elle doit se battre entre ce sentiment de liberté et sa honte d’éprouver ce même sentiment. Sa honte d’avoir probablement souhaité ardemment ce jour, une seule fois peut-être. À bout de souffle. Sentiment d’avoir fait tout ce qu’elle a pu. Et puis, le doute. Et puis, la culpabilité de toutes les pensées qui ont certainement traversé son esprit avec les années.
Comment peut-il en être autrement quand le coeur vous arrache à chaque respir de l’autre ? Comment ne pas succomber au désespoir, ne serait-ce qu’un si court instant, quand l’impuissance vous sourit à belles dents ? Comment ne pas frapper ne pas crier ?
Comment ne pas se sentir un tant soit peu libéré d’une peine cuisante qui vous fend la peau sans arrêt ?
Il ne faut pas sombrer dans le doute, la culpabilité quand on a tout donné. Les pensées jugées honteuses n’en sont tellement pas. Elles sont des pensées de détresse extrême. Il ne faut pas les condamner. Il faut les aimer et leur pardonner.
Et, je suis certaine que, de là-haut, Gilles Carle pleure pour ces pensées que s’inflige peut-être sa muse.
GinTonHic
Aidante naturelle
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