Le tabagisme, un suicide collectif socialement accepté

Publié le 30 janvier 2010 par Gintonhic @GinTonHic

   Dans le cadre du défi : j’arrête, j’y gagne  de 2010, qui vient de se terminer, voici mon “post it” pour encourager  les fumeurs à écraser une fois pour tout. 

  

Image Microsoft Office

   Ferez-vous partie des 45 000 adeptes du tabagisme à vous enlever prématurément la vie cette année au Canada ? Qui seront les 1 000 non-fumeurs à succomber avec vous ? Votre conjoint ? Vos enfants ? Des membres de votre entourage ? Qui ?

   Les sectes peuvent bien aller se rasseoir ! Le tabagisme remporte la palme du plus grand suicide collectif au monde. Pas besoin de boissons au cyanure, juste de simples cigarettes en vente libre partout dans les bons magasins et chez nos amis les Indiens.

   – Faut bien mourir de quelque chose, direz-vous.

   Voilà une bien drôle d’idée. Moi, j’aimerais mieux mourir de rien.   M’endormir un soir paisiblement dans la douceur et la chaleur de mes draps santé et ne plus jamais me réveiller. Aucune souffrance. Alléluia !

   Mais la mort que s’impose le fumeur est loin d’être aussi rapide et agréable.

   En effet, le fumeur s’éteint à petit feu. Il se consume au gré de chaque bouffée de cigarette et des 4 000 substances chimiques contenues dans sa fumée. Contrairement à certains adeptes des sectes qui se donnent une mort rapide en ingurgitant du cyanure ou autre poison, les adeptes du tabagisme s’infligent une mort lente, pénible, parfois même agonisante.

   Ceci vous effraie ? Mais vous tenez mordicus à mourir de quelque chose, à vous sacrifier pour la cause ?

   Sautez en bas du pont ! C’est bien plus simple ! Et c’est moins coûteux pour l’État. Sans compter que vous épargnerez vos proches. Ils auront de la peine certes, mais ils ne seront pas déchirés par des années passées à vous regarder souffrir, étendu dans un lit d’hôpital, dans votre couche, paralysé par un accident vasculaire cérébral (AVC) ou atteint d’un cancer débilitant.

   Vous croyez que j’exagère ?

   Je ne vous blâme pas. Mais ne me croyez pas sur parole. Voyez par vous-même. Il n’y a rien de mieux pour se faire une idée. Allez faire un petit tour à l’hôpital. Certains patients seront bien heureux de votre visite, car plusieurs sont sans famille et n’ont pour seuls amis que les laveurs de planchers.

   Allez ! Allez ! Entre deux cigarettes, vous trouverez bien quelques minutes pour vous y rendre. Mais surtout, ne courez pas. Vous pourriez vous essouffler.

   Une fois à l’hôpital, marchez, faites le tour — ne dérangez pas trop tout de même. Les gens sont malades là-bas. Puis regardez autour de vous. Vous verrez, les membres de votre secte sont faciles à reconnaître. Il y en a une bonne gang sur des respirateurs. 

   Mais il n’y a pas seulement ceux sur les respirateurs, il y a tous les autres.

   Eh oui ! Le suicide du fumeur passe aussi par plus de deux douzaines de maladies et de conditions.

   Deux douzaines ? direz-vous.

   Oui, sans blague. Deux douzaines, minimum !

   Vous êtes perplexe ? Je vous en donne quelques-unes ; ça vous aidera à les repérer :

  • maladie coronarienne 
  • maladie vasculaire
  • anévrisme aortique
  • cancer du poumon, de la bouche, de la gorge, du larynx, du pancréas, du rein, de la vessie, du col de l’utérus
  • maladie pulmonaire chronique
  • bronchite chronique 
  • emphysème
  • pneumonie
  • ostéoporose.

   Je m’arrête ici. Je pense que vous avez compris l’idée. Je ne cherche pas à dramatiser la situation.

   Ah ! N’oubliez pas d’aller jeter un coup d’œil à l’urgence. C’est un endroit très éducatif. Mais ne restez pas trop longtemps, car les lieux sont toujours bondés. Et c’est encore pire lorsqu’il fait très humide ou qu’il y a de forts vents. De telles conditions climatiques causent de sérieux problèmes respiratoires aux adeptes du tabagisme.

   Comment reconnaitre ceux-ci ?

   Facile !

   Ils sont tous branchés sur des respirateurs.

   Finalement, à l’hôpital, c’est comme une grosse fête. On célèbre la mort qui approche.

   Moi, ce n’est pas le genre de fête qui m’amuse. Par contre, si vous êtes un adepte, vous y trouverez certainement de quoi vous réjouir ? Et puis, qui sait, peut-être serez-vous invité officiellement une prochaine fois ?

   Un autre endroit intéressant à visiter, surtout à l’heure des repas, c’est l’aile des patients de soins de longue durée.

   Là aussi, vous devrez vous tenir un peu à l’écart, histoire de ne pas gêner le personnel qui s’affaire à nourrir tout ce beau petit monde en fauteuil roulant.

   Plusieurs des malades ne peuvent même pas lever le petit doigt, ils doivent être nourris comme des bébés. Mais remarquez comme le personnel prend bien soin d’eux.

   Vous aimez l’endroit ? Je crois que vous y serez bien. 

   Je sens un brin de panique s’emparer de vous. Je me trompe ou vous songez à sauter en bas du pont ?

   Je plaisantais quand je vous disais qu’il était plus simple de sauter en bas du pont. Vous pourriez manquer votre coup ? Puis vous ramasser paralysé dans un lit. Ça ne serait pas d’avance,  croyez-moi.

   Bon. Maintenant. Est-ce que j’ai votre attention ?

   Vous n’êtes pas obligé de vous suicider comme les autres adeptes de votre secte. Rappelez-vous ceci :

En général, les gourous se remplissent les poches au détriment de leurs membres qu’ils regardent sombrer avec le plus grand « je-m’en-foutisme » en buvant un, deux, trois verres de champagne de grand cru et en mangeant de la tartinade de caviar qui coûte ce que vous gagnez à la sueur de votre front pendant toute une année.

   On a déjà éliminé le pont.

   Mais, la bonne nouvelle, c’est qu’il existe réellement une solution simple au tabagisme.

Sortez de la secte !
Cessez de fumer tout simplement
 
!

   Débile, hein !

   Vous dites que vous n’avez pas assez de courage pour écraser une fois pour toutes ?

   Là, vraiment, mais vraiment, on n’a pas la même définition du « courage » !

   Se laisser mourir à petit feu. Voir son corps se désagréger. Morceau par morceau. Artères sclérosées. Muscles atrophiés. Vessie en perte de contrôle. Infliger volontairement de la peine, de la détresse à mes proches devant leur impuissance à mon égard. Ça, tout ça, pour moi, c’est avoir du courage. 

   Si vous choisissez encore de fumer, sachant maintenant tout ceci, laissez-moi vous dire que vous avez beaucoup de courage.

   Peut-être pensez-vous qu’il est trop tard pour arrêter de fumer ?

   Erreur ! Il n’est jamais trop tard !

   En effet, la plupart des maladies reliées au tabagisme et l’espérance de vie s’améliorent après que le fumeur a cessé de fumer.

  

   Vous n’êtes toujours pas décidé à écraser une fois pour toute ?

   Dommage. Je suis à court d’arguments.

   Si vous saviez combien j’aurais aimé vous convaincre avant que vous soyez confiné dans un fauteuil roulant ou alité pour le reste de vos jours.

   Oui, le reste de vos jours, car il y en aura peut-être beaucoup. Parce que, rappelez-vous, la cigarette tue mais, lentement, et longuement.

 * * * * *

Mon père
1 Janvier 2008

Décédé le 10 février 2008 après 10 ans de maladie.
Adepte du tabagisme.
Participant actif au suicide collectif.

 

 

 

Deux ans, déjà ! Mais je ne t’oublie pas. Tu es toujours là, au fond de mon coeur.

   Ta fille qui t’aime


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