Les dernières réformes des retraites ont été l’apanage des plus âgés, parfois avec l’étrange sentiment de travailler pour eux mêmes (souvenez-vous du gentil Alain J. 1er ministre en 1995 qui réformait la retraite de Juppé A. que ce dernier prenait en 2003 juste avant la réforme suivante). Rien de valait alors une bonne discussion entre quinqua et sexagénaires pour savoir comment sauvegarder leurs pensions qui allaient rapidement venir. Les plus jeunes en étaient évidement exclus et ce d’autant qu’ils avaient déjà le tort de ne pas être suffisamment nombreux pour garantir le système existant. Alors si en plus, ils devaient la ramener…
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On pensait en rester là tant la petite musique de la réforme semblait repartir sur la même partition que nous avons été surpris hier par l’appel lancé par 19 organisations, principalement de jeunes, « La retraite, une affaire de jeunes !« . Cette initiative est suffisament exceptionnelle par le sujet et la liste des signataires ( UNEF, UNL, FIDL, Sud Etudiant, LMDE, CGT, FSU, UEC, Attac Campus, JOC, Génération Précaire, MJS, MJCF, Jeunes Verts, JRG, Réseau jeunes du PG, NPA, Gauche Unitaire Jeunes, Branche jeune d’AL) pour être soulignée. Car si l’initiative n’est pas nouvelle, ce qui l’est par contre c’est l’écho et le timing. A la veille du 1er mai, tous les médias l’ont relayée et deux tribunes ont été publiée dans des quotidiens : l’une du Président de l’Unef, JB Prévot dans La Tribune, l’autre de L. Denniaud, présidente du Mjs, « Retraites : les jeunes ne sont pas un alibi« , dans Libération.
Un site internet a d’ailleurs été mis en ligne appelant à signature sur http://www.retraites-jeunes.net/
Déjà en 2007, plusieurs organisations avaient publié un communiqué intitulé : « La retraite… une affaire de jeunes » (tiens, ça nous rappelle quelque chose…) dont les premiers signataires étaient : UNEF, CGT Jeunes, UNSA Jeunes, FO jeunes, FSU, Solidaires, Léo Lagrange, SOS Racisme, UNL, FIDL, LMDE, Génération Précaire, JOC, Fac Verte mais celui-ci était resté sans suite.
On imagine que cette première initiative en appellera d’autres : de ces mêmes organisations mais aussi d’autres organisations de jeunes et peut-être des réactions plus largement. Ce qui serait bon et sain dans un débat censé travailler pour l’avenir. Reste que le plus dur reste à venir : comment les négociations vont se dérouler et comment les jeunes et leurs organisations vont pouvoir y participer ?
Premier élément de réponse assez vite puisqu’une des organisations signataires, le Mjs, avait demandé à être reçue par le gouvernement sur ce débat le 21 avril. La réponse n’a semble t’il pas tardée puisque sa présidente a rendez-vous le 6 mai avec Eric Woerth.