Na Zdarovie ! C'est par ces mots que Lech Kaczynski acheva son dernier verre, avant de casser sa pipe à bord d'un Tupolev de maigre facture. A cet instant précis, c'est aussi par ces mots que les Bad Camels rythmaient une belle expérience gastronomique parisienne. Revue du Jean Guépard, resto parisien.
Le cadre est un délicieux mélange d'old school, de kitsch et de rouge. Les lustres me rappellent mes déjeuners, tous les jeudis, chez ma grand-mère. Je m'attends donc à manger des oeufs mimosas puis du boeuf strogonoff et à boire du Banga. Presque ! Tout commence par un toast, vodka russe d'importation, en l'honneur des chiens loups sans qui ce restaurant n'aurait jamais été découvert (mais c'est une autre histoire...). Le toast porté et le vin commandé, le dîner peut commencer.
La carte des entrées propose une savante palette allant de la charcuterie basque au saumon sauvage de Laponie. Mais c'est le gravlax de Boeuf (selon Gourmetpedia, viande marinée au sel et aux épices) et le tartare de daurade qui séduisent les Bad Camels.
Le plat principal offre diverses saveurs du terroir, tout ce qu'on aime. Le vin et le goût commencent à enflammer les discussions, tandis que la décoration m'intrigue toujours : portrait de glorieux poilu, bibelot, statue de panthère, faucon empaillé, canevas représentant un sosie de Victoria Abril nue... Les toasts s'accélèrent, l'ambiance est très bonne, on se sent chez soi et on sait déjà qu'on va revenir.
Finalement, le Jean Guépard est fidèle la règle d'or des choses de la vie pour les Bad Camels : très bon, plutôt vintage, mais pas trop hype. On vous le conseille donc, du mardi au samedi à partir de 18h, 6 rue Victor Letalle à Ménilmontant (20ème arrondissement).
Une critique qui a du chien, signée Sylvain Téquel.