Ca m'est arrivé, tout à l'heure.
Au sortir d'une sieste somnolente.
En songeant à la semaine de la voiture.
En me disant, ça manque pas, les souvenirs de voiture.
Et alors wizzzzz. Ou pppfffffffffffuuuuuuuutttttttttttt.
Que je me suis réveillé d'un coup. Schtong, genre. Fouitch.
Sourire en bandoulière. Smaïle.
Indifférent au ciel gris de ce curieux samedi férié où l'on fête le travail sans trop de muguet. Les clochettes ne sont pas encore trop abondantes.
Wizzzzz, donc. Ou pppfffffffffffuuuuuuuutttttttttttt.
Rétro planning.
Route forestière.
Une voiture qui suit l'autre.
La première qui fait la maline et qui essaie de semer l'autre.
Qui y parvient.
Dedans, sommes six, derrière, sont un peu tassés.
Trouvons drôle, la route sinuant, de faire comme si que on avait eu un accident.
C'était de ces ambiances où dés qu'un disait chiche, tout le monde suivait comme un seul homme.
Au sortir d'un virage, mettons la voiture en travers, genre elle s'est vautrée contre une souche d'arbre.
Puis nous nous installons les uns et les autres de manière à être vautrés qui contre une portière, qui dans le fossé, qui devant la voiture, qui derrière.
On place un photographe pour immortaliser la scène, même.
Puis attendons que les semés nous rejoignent.
Ce qu'ils font. En s'arrêtant, s'exclamant, s'inquiétant.
Et nous, idiots, de nous bidonner, et de nous bidonner encore.
C'était une fin juin, nous avions quoi, 25 - 30 ans, nous nous étions accordés une petite semaine de vacances, avions traversé la France d'Ouest en Est, nos amis de là-bas étaient venus tracer nos racines d'ici.
Nous rîmes et fîmes les cons pendant cinq jours.
A gorges déployées.
Wizzzzz ou pppfffffffffffuuuuuuuutttttttttttt.
Le cri du souvenir joyeux.
Un premier mai.
15, 20 ans après.
Fée clochette.