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Max | Travail

Publié le 01 mai 2010 par Aragon

premiermai1886.jpg...tout le monde le sait, l'origine du mot travail, son sens étymologique est chargé non seulement de sueur, mais de fureur et de sang.

L'origine bas-latin est induite par un instrument de torture, tri pallium, très en vogue dans les Légions romaines. Trois pieux solidaires auxquels on attachait au centre le malheureux supplicié, les bras dans le dos, en le relevant par une corde liée aux poignets... Plus tard le travail est quand même resté connoté (un peu) à la souffrance : Travail, instrument pour maintenir les animaux lors du ferrage, travail d'une parturiente...

Tout le monde sait aussi l'origine de la "Fête" du travail, les morts (chez les ouvriers mais dans la police aussi) de Chicago le 3 mai 1886 à la suite de la manif du 1er  mai, les massacres des ouvriers de Fourmies chez nous en France le 1er mai 1891 dont l'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée. Le travail tue à petit feu aussi. Ouvriers de l'amiante, de la mine, de la chaîne, de la nuit, de la boue, du goudron, de la tripe, du sang, de l'abattoir, de la rue, etc. Le travail tue à petit feu...

Dans la fonction publique il peut être dangereux aussi. Pour preuve le métier d'enseignant avec des meutes, je pèse bien mes mots, de plus en plus nombreuses d'élèves incontrôlables. Je l'ai vu à Mayotte, on le voit en métropole dans les établissements dits sensibles. C'est pourtant dans un bahut parfaitement clean qu'un prof s'est fait suriner par un élève de 4ème (!) jeudi dernier dans le petit, tranquille et pimpant village de Moselle, Aumetz, 2.000 habitants...

Si l'on explore encore la piste étymologique le mot fonctionnaire, toujours en bas-latin, vient de de functus, celui qui a laissé ses fonctions, c'est à dire celui qui est mort. Essayez alors de traduire "un fonctionnaire au travail". Rien d'autre de moins "qu'un mort que l'on torturé avant de le zigouiller". Un peu réducteur mais juste.

Il faut donc se méfier du travail. De toute manière il se méfit de nous. Il nous fuit, il fuit notre monde occidental pour aller s'installer dans des paradis asiatiques où la main-d'oeuvre est avant tout de la matière première.

Que restera-t-il donc bientôt à nos enfants pour faire bouillir leur marmite ? Des enfants que l'on voudra faire travailler jusqu'à 67 ans alors que justement il n'y aura pas de travail pour une écrasante majorité d'entre eux.

Que restera-t-il après le travail, après ce temps où il n'y aura plus de travail ?  Et bien il restera le souvenir que l'homme a travaillé un jour. Qu'il est mort, qu'il a lutté, qu'il a souffert pour avoir du travail et que la politique des hommes maquée à un système économique profondément pervers a produit les mêmes causes que celles qui ont asséché la mer d'Aral. On voulait faire du grand, du beau, du fort, du productif. On assèche et on tue.

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