« (…) nous nous contentons de peu sans nous rendre compte que notre devoir est ailleurs. Notre style de vie est incapable d’engendrer des hommes braves, au cœur fougueux. J’ai honte et je suis vraiment inquiet pour notre avenir. » Lao She
Lorsque le gouvernement du Québec coupe dans la francisation, il procède à un « réaménagement » à son avis sans conséquence. Après tout, cela permet d’économiser quelque 5 millions de dollars. C’est ce même gouvernement qui a décidé que le Québec devait chaque année accueillir 55 000 immigrants auxquels il offre des fermetures de classes, des listes d’attente pour les cours de français, des délais de six mois et plus pour l’obtention des équivalences de diplômes et des cours d’anglais.
Le 12 avril dernier plus de 2000 personnes se sont réunies devant les bureaux montréalais de la ministre Yolanda James afin de réclamer le maintien des cours de français écrits. La majorité d’entre elles étaient immigrantes. Cette manifestation n’était pas sans rappeler celle tenue en avril 2004 alors que, à peine élu, le gouvernement Charest sabrait dans l’immigration.
Pourquoi, est-on en droit de se demander, cet acharnement à priver les immigrants de cours de français et d’intégration à la société québécoise ? Quel but Jean Charest vise-t-il en ouvrant les portes de l’immigration mais en fermant celles de la francisation ?
La nouvelle des coupures survient, rappelons-le, au lendemain de la publication des récentes statistiques révélant la dégringolade historique du français au Québec et au Canada. Au-delà des chiffres, il y a des faits : ainsi, à la librairie L’Écume des Jours du Mile-End, la propriétaire constate une baisse de la clientèle qu’elle attribue à la crise économique mais aussi à l’anglicisation du quartier. Ne nous leurrons pas. La métropole du Québec est anglaise. Et quand le Québec entier sera anglais, c’est-à-dire canadien, qui s’intéressera à sa littérature, sa poésie, son théâtre, son cinéma, ses spectacles d’humour, ses chansons, ses émissions de télé et de radio ? Comme dans le Canada et en Nouvelle-Angleterre, nos noms se prononceront à l’anglaise. Nous enfants et nos petits-enfants expliqueront, en anglais, qu’ils les doivent à leurs ancêtres qui étaient Français. Ils liront la version anglaise des Belles-sœurs et chanteront PEOPLE OF THE COUNTRY plutôt que Gens du pays.
« En ce début du XXIe siècle, au Québec, l’anglais avance et le français recule comme jamais » nous met en garde Charles Castonguay » (L’Aut’Journal – www.lautjournal.info)
À la suite du rassemblement du 12 avril 2010, lors duquel des centaines d’individus ont exprimé leur attachement à la langue française, une pétition a été mise en ligne. Les commentaires qu’on peut y lire, expriment leur fierté de parler français et leur colère à l’égard de l’irresponsabilité du gouvernement Charest. En voici quelques-uns :
Même à Rosemont, on entend de plus en plus parler anglais dans les rues, ce qui n’existait pas il y a à peine 5 ans. Soyons fiers de notre langue, n’acceptons pas de compromis d’un gouvernement vendu aux intérêts des plus riches.
Notre langue, c’est l’âme de notre culture, le cœur de notre identité et c’est ce qui nous rassemble en une nation !
Si les immigrants ne peuvent pas apprendre le français ils vont donc apprendre l’anglais et la province se retrouvera avec une majorité d’anglophones dans un avenir trop proche. Protégez notre patrimoine francophone.
Si ça continue, je vais commencer de parler l’anglais dans tous les endroits publics de Québec !
On ne peut pas inviter des gens à venir vivre chez nous et ne pas les accueillir convenablement et leur permettre des s’intégrer à notre société.
Il faudrait au contraire renforcer la formation linguistique des nouveaux arrivants : LA seule façon de les intégrer, de faire d’eux de nouveaux citoyens à part entière, productifs et heureux. C’est une question de bon sens et même de sens économique pour s’exprimer comme les technocrates dont la myopie ne cesse de me sidérer !
On ne peut blâmer Jean Charest, moins les immigrants seront francisés, plus ils seront libéraux. C’est là qu’est le gros de sa clientèle la plus fidèle.
Un peuple qui n’a pas la fierté de sa langue manque de patriotisme. Notre langue c’est notre couleur, notre odeur, et la façon de faire parler notre cœur. Si toutes les ethnies qui arrivent apprennent d’abord l’anglais ils auraient pu en faire autant ailleurs. Mais le français notre langue, seulement qu’au Québec qu’ils peuvent l’apprendre avec fierté. Si on sacrifie notre langue et nos autres traditions nous deviendrons un débarcadère pour toutes les nations mais pas un pays qui se respecte.
Quel manque de cohérence ! D’un côté, nous souhaitons que les nouveaux venus utilisent la langue française et d’un autre côté, on « coupe » dans les moyens qui leur permettraient d’apprendre notre langue ! Le plus insultant, c’est que cela s’est fait sans débat !
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Réaménagement dans la francisation