Prenons un grand bol d'air frais après cette série déprimante (mais instructive) de films qui ont décortiqué pour nous la montée du néolibéralisme dans les années 90... Reprenons le cycle autour de l'autogestion, qui par une glissage nous avait amené à parler de son contraire. J'aime bien mettre un pied à gauche, un pied à droite, le contraste souligne à quel point sont profondes les différentes façons de concevoir le monde et de vivre ensemble. L'égoïsme et la cupidité qui règnent sur le monde capitaliste comme une norme parviennent parfois, par la souffrance même qu'ils se sont vu infligés, à réveiller les peuples. Les seules révolution qui n'ont pas été manipulées par un classe puissante à l'assaut du pouvoir sont les révolutions libertaires. C'est aussi pour cette raison qu'elles ont toutes été écrasées, cible d'une union sacrée où subrepticement tous les pouvoirs ont dévoilé leurs racines communes. Ainsi la plus belle et la plus vaste des expériences libertaires a vu se lever contre elle toutes les autres forces européennes pourtant ennemies en surface : le fascisme, le communisme, les républicains. Les anarchistes avaient aboli l'argent, collectivité les moyens de production et organisé le pays entier en autogestion (exploitations agricoles, entreprises, communes, régions...). Chacun pouvait manger à sa faim, les tramways circulaient à Barcelone, et les milices parvenaient même à tenir têtes aux troupes de Franco sur le front de l'Aragon avec des fusils de 1914. Voici Vivre l'Utopie, un film de Juan Gamero.
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