Exposition du 4 au 29 mai
vernissage le 4 mai à partir de 18h30.
www.galerie-le-confort-des-etranges.com
Comme on s’ignore !…C’est la vie qui peu à peu, cas par cas, nous permet de remarquer que ce qui est le plus important pour notre cœur, ou pour notre esprit, ne nous est pas appris par le raisonnement mais par des puissances autres. (Proust, ‘A la Recherche Du Temps Perdu’)
Le point de départ pour ‘Love-Lies-Bleeding’ a été de trouver des photos d’enfants rendus orpheins par la Grande Terreur stalinienne de 1937-1938. Ces photos en particulier, qui ressemblent aux photos de criminels prises dans les prisons, sont uniquement des photos de garçon. Les projections comme les cornes existent effectivement dans les photos, un effet créé par la lumière crue que j’ai exagéré dans les peintures. Le thème général de mon oeuvre est la vulnérabilité de l’homme – la fragilité de la vie, la fluidité de la personnalité et de la mémoire – ces images poignantes semblaient avoir fixé en une fraction de secondes le destin de toute une génération, et peut-être de l’humanité dans son ensemble – vulnérables, particuliers, inconscients, ineffable – et seul.
‘Love-Lies-Bleeding’ est le nom commun anglais donné à la plante annuelle Amaranthus caudatus (‘Queue de Renard’), un nom joliment ambigü à la connotation délicieusement sombre. Il s’agit donc d’un titre à la recherche d’une oeuvre, et non le contraire – et quoi de mieux que cette série de têtes, comme des bourgeons en fleurs, certains à l’air effrayé, d’autres défiants, en colère, impuissants…des enfants dont l’amour qu’ils trouvaient dans leur famille, leur maison, leur vie, a été altéré par un acte aléatoire au-delà de leur compréhension. Lequel d’entre nous n’est pas soumis à de telles marées et transformations du destin?
Justin Jones 2010