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D’un autre monde est avant tout l’histoire d’une famille les Kergalin que l’on suit sur plusieurs générations. Une famille installée entre Quimper et Douarnenez en Bretagne. Le livre s’ouvre juste avant 1914 et se poursuivra jusqu’à 2001. A travers les époques, la politique et le contexte social, l’arbre descendant de cette famille se déroule avec des personnages qui évoluent dans la vie comme tout à chacun.
A la manière d’une saga familiale, on retrouve les ingrédients amour, pouvoir et argent mais pas à la façon d’une série télé. Ce n’est pas une adaptation de Dallas à la bretonne ! Loin de là ! Pas de coups bas mais des personnages dont les caractères, les envies et les espoirs sont différents.
Au début de l’histoire, j’ai été surprise que dans cette famille, le père François rejetait le breton et voyait dans le français l’avenir. Renseignements pris auprès d’Yvon : l’éradication de la langue bretonne a commencé à la révolution française avec le devise « La république une et indivisible ».. Aussi, certains parents ne l’enseignaient plus à leurs enfants.
Ou alors il s’agissait des enfants qui refusaient car le breton représentait la langue des marins et des paysans.
Pour en revenir à nos moutons et à notre livre, il comporte des points forts mais aussi quelques points faibles.
Ce livre s’inscrit dans l’Histoire et nos Kergalin vont connaître les deux guerres mondiales mais aussi mai 68. Et tout est très bien détaillé. L’horreur et les tranchées de la guerre 14-18 avec des soldats envoyés en première ligne pour se faire massacrer. La seconde guerre mondiale avec les résistants et la collaboration. Puis, la guerre d’Algérie et mai 68.
Les changements économiques comme par exemple l’évolution de l’agriculture et les contextes sociaux de chaque période sont présents. On retrouve également des grandes lignes de l’histoire de la Bretagne et l’émergence de la psychanalyse et de Freud. Rien n’est laissé au hasard !
Malgré tous les changements, la maison familiale demeure le point d’ancrage pour cette famille. Les liens du sang passent aussi à travers cette volonté de garder la maison.
Claude Crozon est psychanalyste ce qui explique sûrement que les comportements humains soient très approfondis.
A la lecture de la première moitié du livre, j’arrivais à me retrouver dans les liens familiaux mais ensuite j’ai eu plus de mal à me retrouver dans tous les personnages. Mon bémol : je me suis un peu essoufflée à la lecture de la seconde partie… et un arbre généalogique aurait été le bienvenu !
Ce livre est très dense sur tous les points et justement, il aurait peut-être fallu le fragmenter en plusieurs tomes... Mais c'est une belle lecture !
Les avis de Pimprenelle et de Lasardine ( de la ronde des Post-it).
Merci aux éditions Robert Laffont pour ce livre !