L'enfer ou le ciel?
Il y a une expérience en train d’être montée en France (dans le Périgord pour être exacte) où 5 journalistes des radios francophones vont s’enfermer pendant 5 jours (aujourd’hui le 1 jusqu’au 5 février 2010) pour s’informer des actualités qu’à travers Twitter et Facebook. L’expérience s’appelle “Huit clos sur le Net.” L’idée est assez sympa, en tout cas dans une optique de faire de la publicité de ces deux réseaux sociaux — le métier de journaliste, après tout, demande en effet d’avoir un bon réseau. En revanche, les deux aspects qui me paraissent essentiels pour “objectiver” l’expérience sont:
1/ de bien qualifier le nombre de personnes dans leurs réseaux Twitter et Facebook avant même d’y aller. Clairement, s’ils avaient une flopée de followees (ceux qu’ils suivent) sur Twitter, par exemple, ils pourraient se retrouver inonder. En revanche, s’ils n’ont pas fait le travail d’un bon réseau en amont, l’expérience servirait à peu. En fait, s’ils ne suivaient que les chaines d’actualités (ex @TF1lachaine, @CNN, etc…)? Ayant regardé les grandes lignes, il s’avère que sur Twitter, aucun des 5 journalistes n’a plus de 800 followees (ils ont entre 345 jusqu’à 788). C’est assez faible comme nombre à mon avis pour des journalistes. A se demander s’ils ont fait le moindre préparation.
2/ de comprendre/mesurer la rapidité à laquelle ils ont accès à l’information avant les médias traditionnels (dont les liens apparaîtront dans leurs streams et qu’ils ont droit d’ouvrir étonnamment). Est-ce que et comment vont-ils mesurer ceci, je ne sais pas?
Les actualités gazouillent
Je présente les 5 journalistes (avec un lien directement sur leur compte Twitter):
France Info – Benjamin Muller
France Inter – Nour-Eddine Zidane
La Première Chaîne de Radio-Canada – Janic Tremblay
La 1ère-RTS ( Radio Télévision Suisse) – Anne-Paule Martin
La Première-RTBF – Nicolas Willems
Vous pouvez les suivre en masse ici.
Ce qui reste extraordinaire dans l’ensemble des articles que j’ai lus sur cette expérience dans les divers groupes de presse (en ligne), c’est le manque de générosité d’y mettre des liens. Par exemple, ici avec lemedia.fr — un journal qui se veut Web — on a que du texte sec ou encore le Nouvel Obs. Même le site responsable de l’opération (Radios Francophone) n’a aucun lien sortant en dehors du blog “Huit clos sur le Net” des cinq journalistes concernés. L’idée seule qui règne est que ça attrape le lecteur? Quel travail de médiocrité!
Dans les règles du jeu du social media, les journalistes pourraient bien profiter du système de messagerie et de la recherche collective des actualités… Ca, ce serait un vrai nouveau business modèle pour les actualités, tel que fait Arianna Huffington. Mais bon… Qu’en pensez vous de cette expérience? Un coup de comm seulement? Aucun intérêt? Qu’est ce qui rendrait cette exercice intéressant?