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raymondviger

Publié le 08 février 2007 par Raymondviger

France Labelle  et Dan Bigras du Refuge des jeunes et une recherche de Christian Levac sur les jeunes de la rue

Dossier Ville de MontréalItinérance

Dans le Journal le Plateau du 28 janvier dernier, nous pouvions lire un article sur le lancement de la recherche de Christian Levac, co-écrit avec France Labelle, directrice du Refuge des jeunes, un organisme qui offre soutient aux jeunes de la rue.

Une statistique qui en dit long, 86% des jeunes de la rue rencontrés lors de cette recherche ont été placés par les services sociaux et se retrouvent à la rue! De quoi questionner le soutien offert aux jeunes en difficultés par notre société.

Dan Bigras y questionne le comportement de la Ville de Montréal. « Alors que les ressources pour les jeunes se trouvent au centre-ville, la Ville de Montréal sort un règlement qui évince les jeunes des parcs et des lieux publics. On a demandé une commission parlementaire sur l’itinérance et ç’a été refusé par Québec. »

Là où je dois apporter un grain de sel est l’interprétation que nous pourrions faire des trois constats du chercheur Christian Levac: les jeunes ont vécu dans des familles instables, ils ont été stigmatisés à l’école ou ont vécu de la violence.

Dan Bigras est l’enfant de deux psychiatres, j’ai personnellement rencontré des enfants de riches commerçants, de professionnels… Et pourtant ces jeunes se retrouvent à la rue.

Dans les trois constats de Christian Levac et de France Labelle, se retrouve un mot très important « ou ». Il ne faut pas généraliser et considérer que les trois constats s’appliquent à tous les jeunes de la rue. Un seul suffit. Reste ensuite la définition que l’on donne à ces constats. Quel est le sens de famille instable? Que s’imagine-t-on quand on lance un tel constat?

On peut être pauvre et très stable. Et l’inverse est aussi vrai. Deux parents professionnels et riches à craquer, de bonne éducation peuvent se garocher des assiettes, se chicaner sans cesse et faire vivre une instabilité émotive à l’enfant.

Être stigmatisés à l’école peut se définir comme un élève en trouble d’apprentissage. Mais cela peut aussi être un élève placé dans une grosse école privée à qui l’on en demande trop. Celui-ci aurait bien réussir dans une école conventionnelle, mais être stigmatisé par une grosse école pour génie à l’autre bout du monde.

Reste maintenant la violence. Un batteur de femmes ou d’enfants est-il nécessairement quelqu’un de pauvre dans un quartier défavorisé? La violence verbale peut aussi se vivre dans différent milieu. J’ai eu l’occasion de rencontrer des enfants élevés dans une violence autant physique que verbale et qui provenait d’une famille très aisée.

Les constats de Christian Levac et France Labelle ne sont pas faux. Mais il faut prendre le temps de les décoder ou de les interpréter comme il se doit. Le jeune artiste, enfant de professionnel peut se retrouver dans la rue si les parents essaient d’en faire un avocat ou un comptable. Il a peut-être juste le goût de jouer quelques notes sur sa guitare. Il y a des jeunes qui vont prendre leur place à partir d’une famille humble d’un quartier défavorisé parce qu’ils sont aimés et acceptés tels qu’ils sont. Il y a des jeunes qui vont se retrouver à la rue même si leur famille vit l’opulence dans de gros quartiers cossus.

Il est trop facile de s’imaginer que c’a arrive juste chez le voisin. L’itinérance, tout comme l’ensemble des phénomènes sociaux, ça nous concerne tous.

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poesie-urbaine-jean-simon-brisebois-art-de-la-rue Poésie urbaine. Renaissance. Depuis 1997, Jean-Simon Brisebois s’est découvert une passion pour écriture. Il s’implique activement dans divers projets communautaires dans Hochelega-Maisonneuve.
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