Tout n’est pas rose dans la vie d’une lectrice ordinaire : certaines aventures ne pardonnent pas ! Parfois il s’agit d’un vrai massacre, d’un gâchis monumental, d’une perte de temps définitive, le tout entraînant incompréhension, sidération, rage et désespoir ! Pas moins !C’est ce qui vient de m’arriver à la lecture de ce livre au programme du Blogoclub et qui me promettait monts et merveilles puisque des blogueuses hautement respectées et vénérées l’ont déjà tant aimé et défendu avec un enthousiasme sans bornes ! Elles ont tout compris de ce monde en délire, adhérant sans faillir au deuxième, troisième voire dixième degré de l’humour de son créateur !Je ne demandais qu’à les suivre et à partager ces moments de pure folie littéraire que sont les six tomes de cette série qui plaît tant aux Grands Bretons !Hélas ! Catastrophe ! La porte du paradis n’a pas voulu s’ouvrir et me voici à l’extérieur, pleine de dépit et d’interrogations !
Pourquoi n’ai-je pas aimé ce récit? Pourquoi ai-je mis tellement de temps avant d’accrocher ne fût-ce qu’une parcelle de cohérence entre les personnages si nombreux et si mal définis au départ, les périodes historiques, les lieux qui se chevauchent, se déforment, se transforment, se recomposent constamment ! C’est voulu, c’est le nœud de l’histoire, nous sommes dans un monde burlesque de science-fiction feuilletonesque et d’uchronie littéraire. Le dépaysement fait partie du jeu mais encore faut-il y être partie prenante et moi je n’ai pas réussi à monter dans ce train. Le voyage se fera donc sans moi ! J’ai décroché définitivement à la page 153, juste après le chapitre 12 intitulé : « OpSpecs 27 : les détectives littéraires »
L’héroïne Thursday Next qui vient d’être nommée dans la section de police des Littératecs visite le bureau des contrefaçons :« …A mon avis, Keats aurait employé une prose beaucoup moins fleurie et la troisième strophe est un peu bancale dans sa construction. Moi, je dirais que c’est un faux, mais passez-le quand même à l’Analyseur métrique. »Stop ! Inutile de faire semblant: je n’ai pas tout compris, je n’ai pas aimé, je me suis ennuyée, J’ai abandonné! La messe est dite! Ainsi soit-il!PS Preuve de bonne volonté pourtant : La suite de ce livre trône encore à mes côtés : «Délivrez-moi»
crie-t-elle. Ah! bien volontiers, avec plaisir ! Je te rends illico à ma bibliothécaire préférée et ne reviens plus rôder par ici ! Nous sommes définitivement fâchés ton auteur et moi ! :(
Cette lecture était celle du Blogoclub de mai qui regroupe tous les liens à consulter.
Par acquit de conscience, je recopie ici le résumé de Wikipédia:"Thursday a environ 30 ans au début du premier livre de la série, l'Affaire Jane Eyre où elle se retrouve confrontée à l'homme qu'elle aime mais à qui elle ne parle plus depuis dix ans, Landen Parke-Laine. Thursday jongle entre son travail à Swindon et le monde de la fiction, contrecarrant les plans du sournois Groupe Goliath, des membres de la famille Hadès et des autres forces maléfiques éventuellesSon père, le Colonel Next5, un « ancien » agent de la ChronoGarde (OS-12), est absent du foyer familial. Elle a deux frères, Anton et Joffy. Anton a été tué durant la Guerre de Crimée et Joffy est ministre du culte de l'Être Suprême Universel (E.S.U). Son oncle Mycroft et sa tante Polly, esprits brillants et créatifs, vivent sous le même toit que sa mère.
Les aventures de Thursday Next naissent d'un fait essentiel : la porosité entre la fiction et la « réalité ». Certains personnages de roman et personnes « réelles » peuvent « sauter » la frontière qui sépare les deux mondes.On découvre ainsi que les personnages romanesques sont conscients de leur sort. Ils savent qu'ils sont dans un livre. On les entend souvent dire qu'on n'a pas besoin d'eux avant telle ou telle page, à la manière des acteurs de théâtre. Ils ont donc du temps pour avoir d'autres activités."L’affaire Jane Eyre de Jasper Fforde
(Fleuve noir, 2001, 389 pages)The Eyre Affair, Traduit de l’anglais par Roxane Azimi