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Quand on ne peut rien dire autant se taire

Publié le 30 avril 2010 par Fred Desbordes

Quand on ne peut rien dire autant se taire 30 avril, 2010

Posté par fdesbordes dans : Chronique de ma vie bordelaise , trackback

Je viens de jeter tous mes comptes facebook. Même ceux dont personne ne savait que j'étais derrière. Je ne sais pas si c'est une bonne chose mais passer ma vie à intoxiquer mon carnet d'adresse à coup de petits mots qui ne veulent rien dire a fini par totalement me gonfler. J'ai d'abord utilisé facebook de manière professionnelle puis je me suis vite pris au jeu où l'on finit par être invité sur d'autres facebook et ainsi de suite. On se retrouve alors dans un réseau facebook, soit de connaissance, soit géographique quand ce ne sont pas les deux.

Facebook est le symbole du “no private”. La confidentialité est devenue le luxe suprême. J'aime le luxe et je n'aime pas mentir. Ni séduire, ni vivre dans les apparences. Pour ma part, je vis dans l'angoisse que mes informations personnelles soit dispersées dans le flot des conversations. Alors pour éviter les fuites je ne divulgue jamais rien d'important. Je noie le poisson dans les bavardages, je “fais des choses”, je “vis quelque part”, je vais “à des soirées”, “je ne sais pas”, “peut-être que”; je ne mens pas, non, je reste volontairement dans le vague. Ou bien je ne relate que des faits. Question d'habitude. Bien sûr, on ne peut pas s'attendre à nouer des relations d'une profondeur abyssale en restant dans le vague, il y a toujours un moment où l'incompréhension et la distance s'installe. Normal, on a passé tous les sujets de surface en revu et je ne peux pas me permettre d'en dire plus.

C'est exactement ce qui arrive en ce moment. Le fameux moment où on ne sait plus quoi dire pour entretenir les fameuses relations.

“_ Comment vas-tu ?

_ très bien et toi ?

_ très bien.

_ Tu fais quoi en ce moment ?

_ Des choses.

_ Et tu habites où maintenant ?

_ Toujours à Bordeaux.”

A ce petit jeu, on peut vite réduire son forfait téléphonique, voire même se qui m'est arrivée, égarer son téléphone.

Voilà pourquoi je suis aux abonnés absents et mes facebook en berne. Quand on ne peut rien dire autant se taire.




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